Les dépenses de consommation des ménages sont restées stables en mai par rapport à avril, tandis que leurs revenus augmentaient légèrement, selon des chiffres publiés vendredi à Washington par le département du Commerce.

La consommation des ménages américains a baissé de 4,7 milliards de dollars, soit moins de 0,1% par rapport à avril, en données corrigées des variations saisonnières et en rythme annualisé, a indiqué le Ministère.

Cette évolution, qui intervient après une hausse de 0,1% en avril (chiffre révisé), est inférieure à la prévision médiane des analystes, qui tablaient sur une augmentation de 0,1%.

Compte tenu du fait que l'inflation a été nulle par rapport à avril, la consommation réelle a rebondi de 0,1%, comme le mois précédent, ajoute le Ministère, qui a également révisé le chiffre d'avril à la baisse.

Selon le gouvernement, la progression des revenus des ménages est restée stable par rapport à avril, à 0,2%. Le chiffre d'avril est inchangé.

La prévision médiane des analystes donnait une augmentation un peu moins forte des revenus, de 0,1%.

Le revenu disponible réel des Américains (soit après impôts et prélèvements sociaux) a progressé de 0,3% en mai, après 0,1% en avril (chiffre révisé en baisse), ajoute le Ministère.

Selon les chiffres officiels, le taux d'épargne, qui mesure la part du revenu disponible mise de côté par les Américains s'est établi à 3,9% en mai, contre 3,7% en avril.

Les économistes se sont inquiétés de la stagnation de la consommation des ménages américains, traditionnel moteur de la croissance du pays.

«Il est évident que les consommateurs dépensent moins et que leur moral a baissé depuis quelques mois», a noté Chris Christopher, de IHS Global Insight, notant que les nouvelles économiques n'ont pas été bonnes récemment.

«Sur les trois premiers mois de l'année, les dépenses de consommation ont été aidées par des conditions météo anormalement douces, des marchés boursiers stables et des chiffres de l'emploi relativement solides, malgré une hausse des prix de l'essence», a-t-il ajouté.

Au début du deuxième trimestre, les prix de l'essence avaient déjà commencé à baisser, mais l'emploi était considérablement faible, la crise de la zone euro s'aggravait et les marchés boursiers étaient plus volatils», a-t-il ajouté.

Pour l'économiste indépendant Joel Narrof, c'est l'emploi qui inquiète les consommateurs américains. «Puisque les salaires ne bougent pas, les ménages ne peuvent pas dépenser plus, et c'est un vrai problème pour l'économie», a-t-il noté. «Il semble que nous soyons coincés dans cette croissance économique molle au moins jusqu'à la fin de l'année».

Un avis partagé par son confrère Michael Gapen, de Barclays, pour qui «la poursuite probable du recul de l'inflation, menée par des prix de l'énergie en baisse, devrait apporter un soutien aux revenus disponibles réels et à la consommation des ménages dans les mois qui viennent».

«Mais l'essoufflement du marché du travail pourrait peser sur les revenus et la confiance des consommateurs», ajoute-t-il, notant que les révisions à la baisse apportées par le Ministère aux chiffres d'avril «révèlent un début de deuxième trimestre bien plus faible que précédemment estimé».