L'augmentation du nombre de postes vacants au pays au cours des derniers mois démontre que des changements s'imposent au programme d'assurance-emploi, selon le gouvernement Harper.

Statistique Canada a rapporté hier qu'il y avait en moyenne 248 000 postes vacants au cours du trimestre ayant pris fin en mars, en hausse de 19 000 par rapport à la même période en 2011.

Le nombre de chômeurs pour chaque poste vacant s'est fixé à 5,8, en baisse par rapport au ratio de 6,5 observé en mars 2011, a ajouté l'agence fédérale. La diminution du ratio chômeurs-postes vacants a été attribuable à la fois à l'augmentation du nombre de postes vacants et à la baisse du nombre de chômeurs.

Dans son dernier budget, le gouvernement Harper a mis en branle une réforme de l'assurance-emploi qui forcera certains chômeurs à accepter n'importe quel emploi à moins d'une heure de route de leur domicile s'ils veulent rester admissibles aux prestations d'assurance-emploi.

Selon les nouvelles règles, le «prestataire fréquent» devra accepter «tout travail» pour lequel il est qualifié, à 70% de la rémunération précédente, après six semaines de prestations, ce qui inclut les deux semaines du délai de carence initial.

Le ministre des Finances, Jim Flaherty, et d'autres ministres conservateurs ont justifié ces changements en disant qu'il y a de nombreux postes vacants au pays et que des entreprises doivent recruter des travailleurs à l'étranger pour les combler, une situation inacceptable selon eux.

«Cela [les nouvelles données] démontre bien l'importance des politiques de création d'emplois que nous mettons en oeuvre pour mieux jumeler les emplois disponibles aux Canadiens qui se cherchent un emploi», a d'ailleurs soutenu hier Carl Vallée, porte-parole du premier ministre Stephen Harper.

Aux Communes, le mois dernier, le ministre d'État aux Finances, Ted Menzies, avait répliqué aux critiques des partis de l'opposition le mois dernier en donnant quelques exemples d'emplois vacants dans certaines provinces.

«Une société minière à Saint- John's, à Terre-Neuve, cherche à embaucher 1500 personnes dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires. À l'heure actuelle, 32 500 personnes cherchent un emploi à Terre-Neuve. Nous tentons de rendre l'assurance-emploi plus efficace pour aider les sociétés minières à pourvoir ces postes», avait déclaré M. Menzies le 16 mai.

«Autre exemple: le récent contrat de construction de navires en Nouvelle-Écosse va créer plus de 15 000 emplois pour les 30 prochaines années, et le gouvernement provincial parle déjà de faire venir des travailleurs de l'extérieur de la province. Actuellement, 45 000 habitants de la Nouvelle-Écosse cherchent de l'emploi», avait-il ajouté.

Dans son étude publiée hier, Statistique Canada rapporte que les ratios chômeurs-postes vacants les plus élevés ont été enregistrés dans l'est du Canada. Terre-Neuve-et-Labrador comptait 16 chômeurs par poste vacant en mars, le Nouveau-Brunswick, 13,6, et la Nouvelle-Écosse, 10,2. Ces ratios ont peu varié par rapport à 12 mois plus tôt.

En mars, le ratio s'est établi à 7,6 en Ontario et à 7,2 au Québec, soit des niveaux comparables à ceux enregistrés 12 mois plus tôt. Dans les principaux secteurs d'activité, la plus forte baisse du ratio chômeurs-postes vacants a été observée dans la construction. Le secteur de la construction comptait 8,3 chômeurs par poste vacant au cours du trimestre ayant pris fin en mars, comparativement à 14,4 durant la même période l'année précédente. La baisse a été attribuable à la fois à la diminution du nombre de chômeurs et à l'augmentation du nombre de postes vacants.