Les Canucks de Vancouver sont parmi les favoris pour remporter les séries de la Coupe Stanley qui commencent ce soir. L'équipe d'Alain Vigneault a été couronnée championne de la saison régulière - sauf dans le livre de l'économiste de la Banque de Montréal Douglas Porter, qui calcule plutôt que ce sont les Predators de Nashville qui ont le mieux dépensé leur argent cette saison parmi les 30 équipes de la Ligue nationale de hockey (LNH). Le Canadien de Montréal arrive au 28e rang au classement de Douglas Porter.

Avec 104 points en saison régulière grâce à des dépenses de 51,59 millions aux fins de calcul du plafond salarial, les Predators de Nashville (2,02 points par million dépensé) devancent les Blues de St. Louis (1,99 point par million dépensé), qui comptent sur l'ex-gardien du Canadien Jaroslav Halak, ainsi que les Sénateurs d'Ottawa (1,78 point par million dépensé). Nashville, St. Louis et Ottawa ont pris respectivement le 5e, le 3e et le 16e rang au classement général officiel de la LNH.

«Nashville, St. Louis et Ottawa sont trois équipes qui évoluent dans des petits marchés et doivent faire attention à leurs dépenses, dit Douglas Porter. Nashville et St. Louis ont un point en commun: un entraîneur d'expérience. Nashville n'a eu qu'un seul entraîneur (Barry Trotz) depuis son arrivée dans la LNH en 1998.»

Selon le classement de Douglas Porter, les Jets de Winnipeg et les Hurricanes de la Caroline auraient mérité de participer aux séries à la place des Flyers de Philadelphie et des Capitals de Washington dans la conférence de l'Est. Dans l'Ouest, Dallas et Colorado, écartés des séries, ont été plus efficaces avec leur argent que Los Angeles et San Jose, qui seront des séries.

La démarche de Douglas Porter s'inspire de celle de Billy Beane, directeur général des As d'Oakland qui a utilisé une nouvelle méthode d'évaluation des joueurs de baseball - surnommée Moneyball - à partir de 2002. Douglas Porter admet toutefois que la philosophie Moneyball s'applique plus difficilement au hockey, un sport où la cohésion du jeu collectif est plus importante qu'au baseball. «Les statistiques individuelles sont moins révélatrices au hockey qu'au baseball, un sport où on peut davantage isoler les performances des joueurs, dit l'économiste de la Banque de Montréal. Au hockey, la meilleure statistique est peut-être la colonne des «plus/moins». Et encore, cette statistique dépend beaucoup des autres joueurs sur la glace, notamment du gardien de but.»

Grand amateur de ho- ckey, Douglas Porter croit que «ses» champions de la saison régulière, les Predators de Nashville, se rendront au carré d'as en séries avant de s'incliner contre les Canucks de Vancouver.

En finale, il se range du côté des Penguins de Pittsburgh.

«Mon seul bémol, c'est que les Penguins auront deux adversaires coriaces au début des séries avec les Flyers et probablement les Bruins», dit Douglas Porter, qui entend dorénavant mesurer chaque saison l'efficacité des équipes de la LNH en fonction de leur masse salariale.

Et son évaluation du Canadien de Montréal, qui a raté les séries pour la première fois en cinq ans?

«Le Canadien a quelques mauvais contrats, mais l'équipe a surtout eu trop de blessés cette saison», dit Douglas Porter.

Le Canadien a récolté en moyenne 1,25 point par million de dollars dépensé cette saison. Seules deux équipes de la LNH ont fait pire.

En moyenne, une équipe du circuit Bettman a récolté 1,57 point par million dépensé.