Vidéotron a publié hier des résultats «en deçà des attentes» dans le secteur du sans-fil, qui ont laissé les analystes financiers avec plusieurs questions en suspens.

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Le câblodistributeur a attiré 33 000 nouveaux clients en téléphonie cellulaire au quatrième trimestre, alors que Maher Yaghi, de Valeurs mobilières Desjardins, s'attendait à 52 000 ajouts. C'est toutefois la baisse du revenu mensuel moyen par abonné, une donnée-clé dans l'industrie des télécoms, qui l'a le plus inquiété.

La facture mensuelle des abonnés de Vidéotron est passée de 48,70$ il y a un an à 41,70$, un recul marqué de 14%. «Les résultats du sans-fil ont été en deçà de nos attentes à tous les égards», a noté M.Yaghi.

Le revenu mensuel moyen par abonné constitue le nerf de la guerre pour les fournisseurs sans fil. Au quatrième trimestre, il a grimpé de 4% chez Bell (54,50$), de 1% chez Telus (59,08$) et reculé de 4% chez Rogers (58,82$). Depuis quelques années, les entreprises font de moins en moins d'argent avec la portion «voix» des forfaits, mais l'utilisation du transfert de données sur les téléphones intelligents tend à contrebalancer cette tendance.

«Nous croyons que la facture mensuelle moyenne a subi des pressions beaucoup plus grandes que ce à quoi on s'attendait, et que la société (Vidéotron) ne profite pas encore de la croissance du transfert de données à ce stade-ci», a avancé M.Yaghi.

Et qu'en est-il du nombre moins élevé que prévu de nouveaux abonnés? Selon l'analyste Drew McRenoylds, de RBC Marché des capitaux, l'absence de l'iPhone dans la gamme d'appareils de Vidéotron pourrait expliquer en partie la baisse de cadence.

Les dirigeants de Vidéotron ont décliné les demandes d'entrevue, hier. Quebecor a devancé de deux semaines la publication des résultats de sa filiale en raison d'une opération de financement privée annoncée hier. Les patrons du groupe sont tenus d'ici là au silence par les autorités réglementaires.

Les résultats globaux de Quebecor - et les commentaires de leurs dirigeants - seront communiqués le 15 mars prochain. M.McReynolds espère alors obtenir des explications quant à la baisse «significative» de la facture moyenne, et connaître le moment où les résultats avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) deviendront positifs dans le sans-fil.

Profits en hausse

Malgré une performance moins forte que prévu en téléphonie mobile, Vidéotron a affiché une croissance générale de ses activités au quatrième trimestre de 2011. Le chiffre d'affaires du câblodistributeur a grimpé de 7,4%, à 634,8 millions, tandis que le bénéfice net attribuable à l'actionnaire a fait un bond de 68,8%, à 161,9 millions.

Pour l'ensemble de l'exercice 2011, les revenus ont totalisé 2,43 milliards, en hausse de 9,1%. Le bénéfice net attribuable à l'actionnaire a quant à lui reculé de 6,9%, pour atteindre 469 millions.

Dans l'ensemble, Vidéotron a enregistré la plus forte croissance totale de sa clientèle depuis 2008, avec l'ajout de 375 800 abonnés à ses divers services. Le groupe a fait des ajouts nets de 49 900 clients en télédistribution, de 80 400 dans les services d'internet par câble, de 91 000 en téléphonie numérique et de 154 500 dans le sans-fil.

Les revenus ont augmenté dans la plupart des secteurs d'activité, à l'exception des appareils vendus aux clients (-6,7%) et des succursales du SuperClub Vidéotron. Dans ce cas, les recettes ont baissé de 6,9%, à 21,6 millions, un recul attribué à la fermeture de certains magasins en 2011.

Au 31 décembre, Vidéotron comptait 1,86 million de clients en télédistribution, 1,33 million à l'internet, 1,2 million en téléphonie par câble et 290 600 en téléphonie mobile.

TVA

Par ailleurs, le Groupe TVA, une autre filiale de Quebecor, a fait état hier d'un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 11,5 millions au quatrième trimestre, contre 19,3 millions un an plus tôt. Ses revenus se sont établis à 131,6 millions, en légère baisse de 1,8 million.

Pour l'ensemble de l'exercice, le bénéfice net attribuable aux actionnaires de Groupe TVA a été de 25,6 millions, comparativement à 37,2 millions un an plus tôt.