Une main sur le clavier et l'autre sur un café ou une boisson énergisante, plus d'une centaine de programmeurs montréalais se sont rassemblés vendredi et samedi derniers dans un vieil immeuble du campus de l'Université McGill pour mettre au point des solutions technologiques qui répondent aux problèmes du secteur de la santé.

Baptisé Hacking Health, l'événement a convié développeurs et spécialistes de la santé à une séance intensive de programmation connue des gens du milieu de la programmation comme un «hackathon».

«Il y a des hackathons presque toutes les semaines à Montréal, mais peu de spécialistes de la santé en connaissent l'existence. Pourtant, il y a une vraie demande de ce côté, explique Jeeshan Chowdhury, résident en médecine et cofondateur de Hacking Health. On s'est donc dit qu'en réunissant les gens qui savent comment fabriquer des applications et ceux qui connaissent les besoins du secteur de la santé, on allait contribuer à lancer des projets.»

L'idée a rapidement fait boule de neige et gagné en popularité, forçant les organisateurs à revoir leurs plans.

«Au départ, on pensait faire un petit événement avec environ 10 médecins et une vingtaine de programmeurs. Mais la demande a tout simplement explosé», raconte Jeeshan Chowdhury.

En tout, 138 spécialistes de la programmation, 28 designers et 66 médecins et spécialistes du secteur de la santé ont lancé 19 projets qui s'appliquent à la santé.

La Dre Jenny Basran, spécialiste en gériatrie affiliée à l'Université de la Saskatchewan à Saskatoon, a trouvé un billet de dernière minute pour atterrir à Montréal à temps. Depuis plusieurs mois, elle a en tête de tirer profit des tablettes et téléphones intelligents pour créer un outil qui rappellerait entre autres aux personnes âgées de prendre leurs médicaments.

«C'est tellement excitant de voir les idées qu'on a eues pendant des mois se réaliser sous nos yeux», s'exclame-t-elle. Je suis tellement impressionnée de ce que les membres de mon équipe sont capables de faire, c'est fantastique!»

De son côté, Frédéric Pullin conçoit une application qui faciliterait la communication entre les médecins et leurs patients porteurs du VIH. Une idée à laquelle il entend accorder encore beaucoup de temps après l'événement.

Les investisseurs guettent

«On compte faire un suivi pour mettre notre application au point, puis éventuellement faire un essai avec des médecins», précise-t-il.

Si certains des 19 projets présentés samedi soir n'ont pas de visées commerciales, d'autres pourraient se transformer en PME. De potentiels investisseurs étaient d'ailleurs sur place pour dénicher les perles rares.

«C'est sûr que c'est encore difficile de donner une appréciation de ce qui va fonctionner ou pas, mais il y a des idées intéressantes», explique Amine Benmoussa, analyste des investissements du fonds santé de la Banque de développement du Canada.

Après cette première canadienne, les organisateurs de Hacking Health vont organiser un nouvel événement à Toronto, mais comptent répéter l'expérience montréalaise aussi.

«La demande est là. Il faut juste réunir les gens», explique Jeeshan Chowdhury.