Les stations de radio d'Astral Media ont pâti d'un marché publicitaire peu dynamique au cours des derniers mois, une situation qui risque de se prolonger au moins jusqu'à la fin du mois.

Au cours de son premier trimestre, qui a pris fin le 30 novembre, les revenus de l'entreprise montréalaise dans le secteur de la radio ont reculé de quatre pour cent, alors que le bénéfice d'exploitation a baissé de sept pour cent.

Jeudi, au cours d'une téléconférence avec les analystes financiers, le grand patron d'Astral, Ian Greenberg, a indiqué que la faiblesse des marchés publicitaires locaux, des cotes d'écoute décevantes et l'arrivée de nouveaux concurrents dans l'Ouest du pays avaient contribué à la détérioration des résultats.

Il a assuré que la situation s'était redressée sur le plan des cotes d'écoute en décembre et en janvier. Pour ce qui est de la publicité, toutefois, il faudra être plus patient.

«Il n'y a pas de doute que l'incertitude économique (des derniers mois) affecte le marché publicitaire en retardant les campagnes de marketing et en incitant les clients à décider de leurs investissements en pub à la toute dernière minute», a expliqué M. Greenberg.

Dans ce contexte, Astral a amorcé un nouveau programme d'«optimisation des coûts» qui doit se traduire par des économies nettes de 3 millions $ dans le secteur de la radio pendant l'exercice en cours.

«Nous avons bon espoir que (ces compressions), conjuguées au retour de la croissance des revenus que nous prévoyons dans la deuxième moitié de l'exercice (à partir de mars), devraient nous permettre de terminer l'exercice en territoire positif pour ce qui est du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA)», a précisé Ian Greenberg.

La direction d'Astral a assuré que le programme de compressions ne visait pas à «réduire le nombre d'employés» même si une initiative semblable mise en place l'an dernier s'est traduite par des suppressions de postes.

Résultats

En dépit des difficultés connues par sa division radio, Astral a enregistré des résultats en croissance à son premier trimestre, conformes aux attentes des analystes.

Les profits nets ont atteint 55,8 millions $ (1 $ par action), en hausse de 5,1 pour cent par rapport aux 53,1 millions $ (92 cents par action) dégagés pendant la même période de l'an dernier.

Les revenus ont totalisé 271,1 millions $, en légère progression de 1,5 pour cent.

Le chiffre d'affaires du secteur de la télévision a crû de trois pour cent alors que celui de la division de l'affichage extérieur a bondi de 13 pour cent. L'entreprise a enregistré 9000 nouveaux abonnés à ses services de télévision payante The Movie Network et Super Écran pendant le trimestre, portant le total à plus de 1,8 million.

Afin de contrer des concurrents Internet comme Netflix, Astral prévoit lancer, cet automne, un service de type «TV Everywhere» qui permettra aux abonnés de The Movie Network, HBO Canada et Mpix de visionner à tout moment sur leur ordinateur ou téléphone cellulaire tous les films et séries diffusés sur ces chaînes.

Les téléspectateurs francophones devront toutefois attendre avant qu'Astral offre un service équivalent dans leur langue.

L'entreprise étendra par ailleurs à tout le Canada son site Web «Aubaines Astral», qui propose des rabais substantiels sur des produits et services offerts par des commerçants locaux, sur le modèle de l'entreprise américaine Groupon. Tous les groupes médiatiques québécois se sont déjà lancés dans ce créneau.

En fin d'après-midi, jeudi, l'action d'Astral s'échangeait à 35,11 $, en hausse d'un pour cent, à la Bourse de Toronto.