Sheryl Sandberg, directrice de l'exploitation de Facebook, a récemment lancé une collecte de fonds pour le président Obama et a dîné avec Lady Gaga et le président lui-même. La semaine dernière, elle a été une coprésidente très remarquée du Forum économique mondial à Davos, en Suisse.

Au moment où Facebook se prépare à recueillir 10 milliards US à l'occasion du plus gros placement initial dans le secteur de la technologie, Mme Sandberg est destinée à évoluer encore plus sous les projecteurs.

C'est que depuis son entrée chez Facebook en 2008, elle est devenue la figure publique de l'entreprise de Menlo Park, en Californie, tissant des liens avec les annonceurs, les décideurs et les partenaires. À la suite du placement initial, qui pourrait vraisemblablement faire l'objet d'un avis devant les autorités réglementaires cette semaine, Mme Sandberg jouera un rôle encore plus grand en aidant la direction de Facebook à représenter l'entreprise auprès d'une base plus large d'investisseurs et d'analystes de Wall Street.

«Un rôle crucial»

«Elle jouera un rôle crucial dans tout ce qui se produira au cours des mois à venir», soutient Matt Cohler, conseiller spécial auprès de Facebook et associé de Benchmark Capital, à Menlo Park. «Elle a des liens étroits dans les milieux politiques et d'affaires», ajoute M. Cohler, qui a été vice-président de Facebook de 2005 à 2008.

À 42 ans, Sheryl Sandberg sert de faire-valoir plus extroverti et plus expérimenté au PDG, Mark Zuckerberg, un programmeur de 27 ans qui établit la stratégie de l'entreprise tout en fuyant la publicité. Au cours de sa carrière chez Google, McKinsey&Co. et au département américain du Trésor, Sheryl Sandberg a affiné ce que ses amis, collègues et anciens employés qualifient de penchant pour former des alliances, favoriser la loyauté et établir des priorités.

«Elle apporte énormément de crédibilité et d'expérience», explique Anupam Palit, responsable de la recherche chez GreenCrest Capital, à New York. «Elle sait comment fonctionne une société ouverte de technologie, elle sait ce que les investisseurs recherchent dans ces entreprises et, plus important encore, ajoute-t-il, elle sait comment répondre à ces attentes avec succès.»

Son rôle d'ambassadrice en chef de Facebook était en pleine lumière la semaine dernière à Davos, où elle a été l'un des six coprésidents du forum. Elle a recueilli des cartes professionnelles de participants qui attendaient en longues files pour un instant de son temps.

Tandis que M. Zuckerberg se concentre sur la technologie qui a permis à Facebook de réunir plus de 800 millions d'utilisateurs, Sheryl Sandberg a porté son attention sur les annonceurs désireux d'atteindre les adeptes des médias sociaux. Les spécialistes estiment que les ventes de Facebook ont atteint 4 milliards US en 2011.

Elle s'est rendue à Bentonville, en Arkansas, siège de Walmart, deux fois l'an dernier pour convaincre le plus gros détaillant du monde de consacrer davantage de son budget de publicité aux médias sociaux. Des milliers d'employés sont venus l'entendre un samedi parler de l'interaction avec les clients grâce au réseau social.

«Quelqu'un d'unique»

«Ce qui fait d'elle quelqu'un d'unique, même dans son groupe de pairs, c'est qu'elle est profondément engagée à investir dans les gens», soutient Bryan Schreier, de Sequoia Capital, société de capital-risque de Menlo Park, qui a déjà travaillé sous les ordres de Sheryl Sandberg chez Google. «Lorsqu'elle investit en quelqu'un, dit-il, on a l'impression qu'elle a du temps à consacrer uniquement à cette personne, alors qu'elle peut véritablement faire ça avec des dizaines de personnes.»

Sheryl Sandberg a passé sept années chez Google, où elle a fini par diriger la division des ventes de publicités mondiales. L'expérience acquise lors des débuts de Google sur les marchés boursiers en 2004 aidera Facebook à préparer son propre placement initial, soutient Lise Buyer, consultante en matière de placements initiaux qui a travaillé sur celui de Google.