La rumeur d'un changement majeur à la haute direction de Research In Motion (RIM), l'entreprise ontarienne derrière les téléphones portables Blackberry, s'est un peu essoufflée en Bourse hier.

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Les actions de RIM ont cédé plus de la moitié du rebond de 6% enregistré mardi après la publication dans la presse d'affaires torontoise d'une rumeur qui prétendait au retrait imminent des coprésidents de RIM: Jim Balsillie et Mike Lazaridis.

En fin de séance hier, les actions de RIM cotaient en baisse de 2,7%, à 15,28$. Ce prix est un peu meilleur que le plancher de 12,80$ atteint le 20 décembre dernier, mais encore très inférieur au sommet de 69,30$ depuis un an, qui remonte à la mi-février 2011.

Hier, le scepticisme des investisseurs envers RIM a repris le dessus en dépit des commentaires positifs à propos de la personne pressentie comme sa prochaine présidente du conseil: Barbara Stymiest, une financière et banquière torontoise de haute réputation.

«Elle est considérée comme une des meilleures dirigeantes au Canada. Sa nomination serait positive pour RIM parce qu'elle lancerait un examen stratégique des activités en plus d'en réduire possiblement les coûts et d'annoncer de nouveaux partenariats», selon l'analyste Peter Misek, de la firme boursière américaine Jefferies & Co.

RIM reste muette

Encore hier, la direction de RIM s'est abstenue de commenter la rumeur entourant Mme Stymiest, même si elle est déjà membre de son conseil d'administration.

Il faut souligner que le conseil de RIM a déjà entrepris une révision de la structure de direction de l'entreprise et que son rapport officiel est attendu à la fin de janvier. Cet examen a été enclenché en réplique aux doléances de certains actionnaires minoritaires d'importance envers la haute direction de RIM.

L'un d'entre eux, le fonds Northwest and Ethical Investments, menaçait même de produire une résolution spéciale contre les deux coprésidents de RIM lors de sa prochaine assemblée d'actionnaires.

La rumeur de la nomination de Mme Stymiest comme présidente du conseil de RIM suscite aussi des doutes quant à son intérêt personnel et professionnel pour une telle fonction.

D'autant plus que RIM, qui a perdu les trois quart de sa valeur boursière depuis un an, est assiégée comme jamais auparavant par des critiques sur la gestion de son évolution technologique, perçue en net recul face à ses concurrents.

Entre temps, dans le milieu financier de Toronto, Mme Stymiest occupe déjà un poste de haute direction à la Banque Royale. Cette ex-présidente de la Bourse de Toronto est aussi pressentie comme une candidate à la présidence de la plus grande banque au Canada, en succession éventuelle à Gordon Nixon.

«Une telle fonction ferait de Barbara Stymiest la première femme présidente d'une grande banque et probablement la femme d'affaires la plus puissante au Canada. Ça veut dire qu'accepter maintenant la présidence du conseil d'administration de RIM n'est pas sans risque pour elle, ni sans pression», selon l'analyste Peter Misek, de Jefferies & Co.

- Avec la collaboration de Francis Vailles