Après un départ canon, le titre de Research In Motion (T.RIM), fabricant canadien du BlackBerry, a réduit ses gains hier après que des analystes eurent soutenu qu'un rachat de l'entreprise est improbable tandis que les dirigeants de la société insistent pour effectuer eux-mêmes le redressement de l'entreprise.

Aussi longtemps que les co-PDG de RIM, Jim Balsillie et Mike Lazaridis, continuent à dire aux investisseurs qu'ils sont déterminés à orchestrer un redressement par eux-mêmes, les acheteurs resteront sur leurs gardes, estime Stuart Jeffrey, analyste de Nomura Securities.

«Les dirigeants de RIM ne souhaitent pas procéder à une transaction dans le futur immédiat», selon M. Jeffrey, dont les bureaux se trouvent à New York.

Mercredi, le titre de RIM a terminé en hausse de 9,8% (+1,27$), à 14,17$, à la Bourse de Toronto, alors que, plus tôt dans la journée, il s'était apprécié de 13%, un sommet depuis le 5 octobre dernier. L'action de l'entreprise de Waterloo, en Ontario, a grimpé d'au moins 5% pas moins de 10 fois depuis juillet dernier, le marché conjecturant que la dégringolade du titre invitait à un rachat. Avant la journée d'hier, l'action de RIM avait cependant perdu 78% de sa valeur depuis le début de l'année.

La hausse de mercredi fait suite à un rapport de l'agence Reuters publié mardi voulant que Microsoft et Nokia Oyj aient songé à faire une offre pour RIM. Ce même jour, le Wall Street Journal a écrit que la société Amazon.com Inc. avait aussi examiné la possibilité d'une offre.

«Il n'y a qu'un seul gagnant clair aux rumeurs actuelles de rachat: l'action de RIM, qui a été décotée d'une manière excessive», pensent Alexander Peterc et Alexandre Fauré, deux analystes de Exane BNP Paribas.

Ensemble, MM. Balsillie et Lazaridis possèdent plus de 10% du capital de RIM et ils sont tous deux coprésidents du conseil de l'entreprise. Jaguar Financial Corp. a fait des pressions pour que Research In Motion réorganise de fond en comble la direction de l'entreprise et nomme un président du conseil indépendant, mais MM. Balsillie et Lazaridis n'ont évoqué aucun projet pour changer la direction ou le leadership de l'entreprise au cours d'une téléconférence la semaine dernière.

«Nous sommes plus déterminés que jamais à nous attaquer aux problèmes auxquels nous faisons face», a dit M. Balsillie jeudi dernier.

Retards

Il se peut aussi que les efforts de RIM pour faire fonctionner ses téléphones intelligents grâce à la plateforme appelée BlackBerry 10 entravent les projets des prétendants parce que ces efforts occupent toute l'attention de l'entreprise. La transition vers la nouvelle plateforme a accusé des retards et, la semaine dernière, M. Lazaridis a indiqué que les premiers BlackBerry 10 ne seront pas disponibles avant «la dernière partie» de 2012.

«Il est peu probable que RIM y aille d'une initiative stratégique avant de lancer les BlackBerry 10», avance Rod Hall, analyste de JP Morgan, à San Francisco. Selon M. Hall, «l'entreprise doit se concentrer sur l'exécution de son projet et elle doit combler un écart important sur le plan des produits plutôt que de se laisser distraire par un projet de fusion ou d'acquisition».