Joute oratoire divertissante mardi matin entre le vice-président du CRTC, Tom Pentefountas, et le grand patron du Groupe TVA Pierre Dion, au sujet des demandes de son concurrent Astral Media. «Là, je vais commencer à brailler», a dit Tom Pentefountas après avoir écouté les doléances de Quebecor Média lors des audiences du CRTC.

Quebecor Média s'oppose aux demandes d'Astral, qui aimerait réduire son contenu canadien de 5% sur ses 14 chaînes spécialisées en plus d'être dorénavant réglementé par le CRTC comme un groupe de diffusion au même titre que les conglomérats anglophones.

Selon Quebecor Média, les demandes d'Astral sont «absolument indéfendables», notamment en raison de ses profits «faramineux» - Astral n'a pas connu de trimestre déficitaire depuis 15 ans. Si le Groupe TVA s'intéresse tant à Astral, c'est qu'il a lancé au cours des deux dernières années plusieurs chaînes spécialisées (TVA Sports, Yoopa, Casa), longtemps la chasse gardée d'Astral du côté francophone au pays. À la blague, Tom Pentefountas a demandé si TVA voulait remettre au CRTC sa licence de télé généraliste. «Il y aurait sûrement preneur», a-t-il ajouté.

Le vice-président du CRTC est étonné que le Groupe TVA, habituellement un apôtre de la dérèglementation, s'objecte aux allègements réglementaires demandés par Astral. «Ce n'est pas cohérent avec votre philosophie», dit Tom Pentefountas, qui prend bonne note de l'opposition de TVA à l'approche de réglementation par groupe de diffusion préconisée au Canada anglais et demandée par Astral. «Je ne veux pas vous revoir un jour à genoux en nous priant d'adopter l'approche par groupe (pour TVA)», dit-il.

Astral ne s'est pas opposé aux demandes d'allégement réglementaire du Groupe TVA, qui veut remplacer plusieurs de ses obligations actuelles par un seuil minimal de 75% de dépenses en émissions canadiennes sur l'ensemble de son budget de programmation.