C'est bien connu, un vrai partisan du Canadien de Montréal n'encourage pas les Maple Leafs de Toronto. Mais Bell, le propriétaire minoritaire du Canadien, a tout de même failli se retrouver propriétaire des Maple Leafs.

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Selon le Globe and Mail, Bell et Rogers ont eu des discussions au cours des dernières semaines afin d'acheter l'équipe de hockey torontoise des mains de Teachers'. Si les discussions avaient été fructueuses, Bell aurait pu être forcée de vendre ses actions du Canadien en raison des règlements de la LNH.

La LNH permet à un propriétaire de détenir moins de 30% des actions dans jusqu'à trois équipes. Depuis 2009, Bell détient 18% du Canadien de Montréal. Le pourcentage de l'actionnariat de Bell dans le Canadien était connu des milieux financiers, mais l'information a été confirmée hier par Bell. Comme Teachers' détient 79,5% de Maple Leaf Sports&Entertainment (MLSE, le propriétaire des Maple Leafs, du Air Canada Centre et des Raptors dans la NBA), Bell et Rogers auraient probablement obtenu chacun 39,25% des actions des Maple Leafs. Bell aurait alors été forcé de choisir entre le Canadien et les Maple Leafs. À moins que le bureau des gouverneurs de la LNH lui ait permis, de façon exceptionnelle, de conserver ses actions du Tricolore tout détenant plus de 30% des actions des Maple Leafs. Les règlements de la LNH donnent ce pouvoir exceptionnel au bureau des gouverneurs.

Canadien ou Maple Leafs? Bell n'a pas voulu faire de commentaires hier sur la question. Bell n'a pas commenté ni démenti les rumeurs d'achat de MLSE. Selon le Globe and Mail, Bell et Rogers ne s'entendaient pas sur la répartition des droits de diffusion des matchs des Maple Leafs. Les deux conglomérats de télécoms ont chacun leurs chaînes spécialisées de télé sportive (TSN pour Bell, Sportsnet pour Rogers). Bell et Rogers auraient été prêts à payer entre 1,3 et 1,4 milliard pour les actions de Teachers', qui a décidé vendredi de les conserver.

Des quatre ligues majeures de sport professionnel en Amérique du Nord, la LNH a les règles les plus souples en matière de double actionnariat. La NFL et la NBA interdisent à un propriétaire de détenir des intérêts dans plus d'une équipe. Le baseball majeur le permet, mais seulement si un propriétaire détient moins de 5% des actions dans chacune de ses équipes.