L'austérité budgétaire nuit à la croissance des économies occidentales dans la conjoncture économique actuelle, a affirmé l'économiste en chef du Fonds monétaire international, Olivier Blanchard, dans un entretien avec The Economist.

«Dans le contexte actuel, je pense que le rééquilibrage budgétaire diminue la croissance à court terme. Nous devons l'accepter», a déclaré M. Blanchard dans un entretien vidéo publié vendredi sur un blog de l'hebomadaire.

«C'est douloureux mais c'est ainsi. Je pense que la notion selon laquelle la confiance dépend du fait de savoir que le gouvernement sait ce qu'il fait, c'est important. Donc, tout ce qui montre qu'il y a quelqu'un aux commandes a un effet positif», a-t-il poursuivi.

«Est-ce que (cet effet) peut être tellement fort qu'un rééquilibrage du budget accroît la demande, accroît l'activité? Je pense que dans le contexte actuel, non», a tranché l'économiste.

M. Blanchard, un Français qui a fait sa carrière au Massachusetts Institute of Technology, est l'un des plus éminents représentants de l'école keynésienne, fondée sur l'idée que le niveau de l'activité économique dépend d'abord de celui de la demande.

Il a estimé que la lenteur actuelle de la croissance aux États-Unis et en Europe s'analysait en ces termes.

«Le problème, c'est la demande privée. La demande privée est relativement faible pour des raisons fondamentales. Donc même en l'absence d'une crise en Europe, les prévisions de croissance ne seraient pas enthousiasmantes», a-t-il ajouté.