Une banque d'investissement actionnaire de Research in Motion (T.RIM) exhorte les autres titulaires d'actions du fabricant du BlackBerry à réclamer que l'entreprise ontarienne envisage d'être vendue ou de regrouper ses brevets au sein d'une nouvelle société.

«L'entreprise ne fonctionne plus, a affirmé mardi Vic Alboini, le président et chef de la direction de Jaguar Financial. Elle doit être rétablie.»

De l'avis de M. Alboini, RIM n'est pas parvenue à produire un appareil multifonctionnel satisfaisant aux exigences des consommateurs.

Jaguar propose que l'entreprise canadienne tire avantage des 10 000 à 15 000 brevets qu'elle détient dans le domaine des technologies.

«Avec les brevets convoités qu'elle possède, RIM est en mesure de profiter de l'intérêt grandissant pour la propriété intellectuelle, mais son conseil d'administration doit prendre une autre direction et admettre l'existence de cette occasion», a fait valoir la banque d'investissement dans un communiqué de presse.

Dans son communiqué, Jaguar rappelle que la valeur de l'action de RIM est passée de 149,90 $, en juin 2008, à 29,59 $, le 2 septembre.

Vic Alboini estime que RIM doit subir une transformation radicale avant que toute la valeur boursière de l'entreprise se soit évaporée.

«Le statu quo est inacceptable, l'entreprise ne peut pas rester inactive, a déclaré M. Alboini. Des changements transformationnels sont nécessaires.»

«Les administrateurs de RIM doivent saisir les rênes, prendre acte des récentes fusions et acquisitions et déployer une stratégie maximisant la valeur de RIM», fait valoir M. Alboini.

Jaguar Financial n'est pas le premier investisseur à critiquer RIM. Au cours des derniers mois, d'autres titulaires d'actions de RIM ont exigé la tête des principaux dirigeants de la société, incluant celles des cofondateurs de l'entreprise, Jim Balsillie et Mike Lazaridis.

Un analyste de la firme de Chicago William Blair & Co. pense, lui aussi, que d'importants changements doivent avoir lieu chez RIM.

«Dans le meilleur des cas, j'aimerais que l'entreprise soit vendue en totalité», a confié Anil Doradla.

M. Doradla n'est toutefois pas d'accord avec l'idée de regrouper les brevets de RIM au sein d'une société distincte. Selon lui, une telle décision entraînerait plusieurs difficultés.

«Dès le début, cela signifie beaucoup d'avocats et de litiges», a fait valoir l'analyste.

Jaguar Financial possède moins de 5% des actions de RIM. Elle ne peut donc pas forcer la tenue d'une assemblée extraordinaire.

Les propos de Vic Alboini risquent toutefois de trouver écho auprès d'autres actionnaires. M. Alboini affirme d'ailleurs qu'il en a consulté quelques-uns avant de faire sa sortie publique.

Mardi après-midi, à la Bourse de Toronto, les actions de RIM se négociaient à 30,50 $, en hausse de 91 cents, ou un peu plus de 3%.