Ces derniers mois, les nombreux chantiers routiers ont métamorphosé Montréal en ville orangée. Mais depuis hier, l'Association des agences de publicité du Québec (AAPQ) ose le jaune pour faire parler de la ville.

C'est que l'industrie de la publicité d'ici s'apprête, pour une quatrième fois en deux ans, à s'envoler aux États-Unis pour faire connaître son savoir-faire et faire état de la créativité qui émane du Québec. Les deux premières fois, des agences de publicité de Montréal ont participé à des missions commerciales à Chicago. Pour une deuxième fois, près d'une vingtaine ont réservé leur place à l'Advertising Week de New York, événement publicitaire couru par l'industrie publicitaire mondiale. Plus de 61 000 participants de 118 pays y sont attendus.

«On parle plus d'un rendez-vous (RDV Montréal.ad @ New York) que d'une mission commerciale, cette fois, explique Yanik Deschênes, président-directeur général de l'AAPQ. La distinction est importante. Lors d'une mission, on part chercher des contrats. Mais après avoir consulté nos membres, on a conclu qu'il fallait y aller étape par étape. C'était plutôt agressif comme approche d'espérer signer des contrats avec des gens qui ne nous connaissent pas.»

Une campagne aux couleurs des taxis de la Grosse Pomme, conçue par l'agence Tank, est visible à Montréal depuis hier donc. Elle annonce la présence des agences Cossette, Taxi, Sid Lee et autre Bleublancrouge aux États-Unis, les 3, 4 et 5 octobre prochains. Pour faire quoi exactement cette fois? «Pour aller chercher des connaissances qu'on va ramener ici afin de rendre notre produit publicitaire meilleur, répond Yanik Deschênes. Si on y arrive, là, on ira chercher des contrats. On va assister à beaucoup de conférences, en plus d'en proposer des pertinentes (la force créative derrière les succès Assassin's Creed, le nouveau spectacle de Céline Dion et Zarkana, par exemple) pour démontrer que Montréal peut apporter de la valeur ajoutée à l'événement new-yorkais.»

L'AAPQ, ses membres et partenaires investissent 175 000$ dans cette mission. EM l'agence, une des participantes, déboursera entre 6000$ et 9000$ pour y être. «Le but n'est pas de développer le marché américain, mais d'aller chercher les tendances mondiales pour rester compétitive sur le marché canadien, explique son président, Alain Tadros. L'Advertising Week est un événement important pour une agence qui veut grandir.»

L'an dernier, on parlait d'un investissement de 750 000$ pour participer à un événement durant lequel le Cirque du Soleil a présenté un spectacle spécialement conçu pour l'Advertising Week. «L'an dernier, on était en mode conquête. Cette année, on est en mode partenariat», dit Yanik Deschênes.

En février dernier, Sid Lee a obtenu le compte créatif mondial de Dell. «C'est la première fois de son histoire que Dell donnait son compte à une agence qui n'avait pas de bureaux aux États-Unis», raconte Yanik Deschênes. Les missions et rendez-vous américains de l'industrie d'ici y sont-ils pour quelque chose? «Ce serait mentir de répondre oui, dit le président de l'AAPQ. Mais ç'a peut-être aidé.»

Autrement, le voyage de l'an dernier à New York n'aurait pas conduit à l'attribution directe de comptes publicitaires. «Mais ça apporte de la confiance aux agences d'ici de lancer des lignes à l'eau», dit Yanik Deschênes.