La consommation des ménages a calé aux États-Unis en mai face à la stagnation du pouvoir d'achat, selon des chiffres publiés lundi par le département du Commerce.

En données corrigées des variations saisonnières et en dollars courants, la consommation a été pratiquement inchangée par rapport au mois précédent, après 10 mois de progression dont 0,3% en avril.

Les analystes attendaient en moyenne une faible hausse (+0,1%).

En tenant compte de l'inflation, la consommation a reculé de 0,1% pour le deuxième mois consécutif.

«Une baisse prononcée des ventes d'automobiles a causé la majeure partie des dégâts en mai, mais les information venues de ce secteur laissent penser que juin sera meilleur», a relevé Ian Shepherdson, de High Frequency Economics.

Steven Ricchiuto, de Mizuho Securities, était moins optimiste: pour lui, «les dépenses en termes réels mesurées se sont contractées à la marge en juin».

Cette faiblesse de la consommation confirme que la croissance des États-Unis, qui a considérablement ralenti au premier trimestre (à 1,9% en rythme annuel), ne se reprenait pas au deuxième.

«Revoyez à la baisse vos estimations de la croissance du deuxième trimestre, par rapport à des projections déjà modérées», ont conseillé les analystes de RDQ Economics.

«Le premier semestre semble être celui d'une croissance de 2%, d'une inflation de 4% et d'un taux de chômage de 9%. Cela nous paraît être une horrible mixture stagflationniste», ont-ils dit.

Selon le département du Commerce, les revenus des ménages ont progressé en mai pour le huitième mois consécutif, de 0,3% en dollars courants.

Mais le revenu réel disponible, mesure du pouvoir d'achat, a tendance à stagner depuis le début de l'année: après avoir été stable en mars et légèrement reculé en avril (-0,1%), il a légèrement avancé en mai (+0,1%).

«La progression limitée des revenus s'ajoute à un ralentissement des embauches pour aboutir à un mauvais deuxième trimestre de performances économiques», a souligné Ben Garber, de Moody's Analytics.

«La volonté des ménages de dépenser est encore intacte», a estimé David Resler, de Nomura. Mais selon lui «les hausses de prix ont surpris par leur vigueur» et limité les possibilités des consommateurs.

L'inflation est toujours sur une pente ascendante.

L'indice des prix liés aux dépenses de consommation (PCE), qui sert de référence à la politique monétaire, a affiché en mai en hausse de 2,5% sur un an, après 2,2% en avril, l'indice de base (hors énergie et alimentation) de 1,2%, après 1,1% en avril.

En glissement mensuel, l'indice de base a bondi de 0,3% en mai, soit sa plus forte hausse depuis octobre 2009.