Le ministre québécois du Développement économique régional, Clément Gignac, s'est amené avec un beau cadeau hier soir pour célébrer le 10e anniversaire de Génome Québec: une subvention de 26 millions de dollars.

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«Les 10 premières années de la génomique ont ciblé la découverte et la mise au point d'outils novateurs en génomique, a déclaré le ministre Gignac hier, à l'occasion d'un dîner officiel organisé au Centre des sciences de Montréal. La population québécoise s'attend donc à ce que les années futures permettent l'application de ces découvertes à l'augmentation de la richesse, à l'augmentation du rayonnement et à l'amélioration des soins de santé au Québec.»

Une petite partie de cette somme permettra d'assurer le fonctionnement de Génome Québec, organisme privé à but non lucratif, jusqu'en 2013. La majeure partie servira à financer des projets de recherche et à poursuivre le développement de Cart@gène, biobanque qui contient l'ADN de 20 000 Québécois.

«Cart@gène représente réellement un outil sans précédent afin de réaliser des projets de recherche en médecine personnalisée», a souligné M. Gignac.

En 2009, le gouvernement québécois avait attribué une aide de 30 millions à Génome Québec dans le cadre de la Stratégie biopharmaceutique québécoise. Cette somme a notamment permis de financer une série de projets de recherche que Génome Québec a annoncés en octobre dernier. Les projets choisis donnent une idée de l'utilisation de la génomique, surtout dans le secteur de la santé. Un projet porte sur de nouvelles approches thérapeutiques pour la sclérose latérale amyotrophique. Un autre se penche sur les déterminants génétiques des malformations cardiaques congénitales. Un projet cherche à vaincre la résistance à la chimiothérapie du cancer du sein. Un autre explore l'utilisation de la vitamine D pour lutter contre la tuberculose. Un projet cherche à mieux comprendre les causes de l'infertilité masculine. Un autre vise de meilleures façons de traiter les troubles bipolaires.

La génomique a des applications dans d'autres secteurs que la santé. Un projet de recherche de l'Université Laval tente notamment de décoder le génome de la tordeuse des bourgeons de l'épinette afin de la combattre plus efficacement.

«La génomique s'arrime parfaitement au tissu économique du Québec, a soutenu le ministre Gignac. En effet, en raison de ses liens étroits avec l'industrie biopharmaceutique et de son rôle tout le long de la chaîne de développement des médicaments, la génomique revêt un caractère stratégique et incontournable pour le Québec.»

Il a ajouté que la génomique constituait également un outil puissant dans la gestion des ressources naturelles du Québec.

«Notre biodiversité, nos forêts, notre agriculture, nos élevages et même nos réserves d'eau potable ont tous des avantages à tirer d'une gestion responsable qui se base sur les technologies de génomique.»

Trois priorités

Le président-directeur général de Génome Québec, Jean-Marc Proulx, a profité de l'occasion pour exposer les trois priorités de l'organisme au cours des cinq prochaines années, soit la compétitivité, le développement et la mobilisation.

«En ce qui concerne la compétitivité, nous faisons le choix ambitieux d'augmenter la performance socioéconomique des projets du Québec d'ici 2016», a-t-il déclaré.

Il s'agira notamment de maximiser le potentiel commercial des découvertes, surtout dans deux secteurs: la santé humaine et les ressources naturelles, notamment la foresterie.

«Il est sensé de se concentrer sur les forces du Québec pour nous maintenir dans le peloton de tête, aussi bien au Canada qu'à l'échelle internationale», a expliqué M. Proulx.

La deuxième priorité porte sur le positionnement de la génomique comme outil de médecine préventive. Pour réaliser cet objectif, Génome Québec effectuera une étude pour mesurer les retombées de la génomique au Québec.

La troisième priorité vise à faire connaître davantage la génomique, ce qui nécessitera une stratégie de communication.

«Vingt mille Québécois ont participé à Cart@gène, a-t-il déclaré. Il faut joindre d'autres dizaines de milliers de Québécois pour atteindre notre objectif.»