L'économiste en chef du Fonds monétaire international, Olivier Blanchard, a écarté lundi l'éventualité d'un dérapage de l'inflation aux États-Unis et en Europe malgré la hausse des cours des matières premières.

Dans ces économies, «les prix du pétrole et de l'alimentation ne semblent pas avoir d'effets inflationnistes importants, d'effets de second tour et ainsi de suite», a constaté M. Blanchard lors d'une conférence d'économistes à Washington.

Il l'a expliqué entre autres par la crédibilité des banques centrales occidentales dans leur mission de stabilité des prix.

«Une réussite majeure des objectifs d'inflation est l'arrimage des attentes. Et cela a vraiment aidé énormément pendant la crise, étant donné que nous n'avons pas vu plus de déflation», a-t-il souligné.

«Et le fait que nous puissions probablement être quelque peu à l'aise quant aux effets des prix de l'alimentation et du pétrole vient de là aussi. Donc c'est quelque chose qu'il faut garder», a affirmé l'économiste.

M. Blanchard a estimé que la structure des économies occidentales aujourd'hui empêchait les salaires et les coûts de production de s'emballer comme lors des épisodes d'inflation des années 1970.

«Ce n'est pas seulement une question de crédibilité de la banque centrale, c'est aussi la faiblesse des syndicats, la baisse de la rigidité des salaires réels et la plus faible part du pétrole dans la consommation et la production», a-t-il souligné.