L'action de Victhom Bionique humaine (V.VHB) s'est mystérieusement envolée de 5 à 11 cents mercredi, avant de retomber d'un cent hier pour clôturer à 10 cents à la Bourse croissance de Toronto. La boîte technologique de Québec affirme ne pas connaître la cause de cette soudaine poussée de fièvre.

«Je suis aussi surpris que vous», a lancé en entrevue Normand Rivard, président et chef de la direction de Victhom, à qui les autorités boursières ont demandé d'expliquer cette activité inhabituelle.

Plus de 1,4 million d'actions ont changé de mains mercredi, un volume considérablement supérieur à la moyenne. Le titre de Vichtom n'enregistre souvent aucune activité pendant des jours complets.

Victhom a notamment mis au point une prothèse destinée aux personnes amputées, mais la boîte éprouve de sérieuses difficultés financières depuis quelques années.

Seule hypothèse avancée par Victhom pour expliquer le brusque sursaut en Bourse: mardi, la multinationale islandaise Ossur, chargée de commercialiser une nouvelle version de la prothèse, a affirmé lors d'un appel avec des analystes qu'elle mettrait le produit en marché cette année.

L'information est intéressante pour Victhom puisque celle-ci touchera des redevances sur les ventes, mais elle avait déjà été divulguée à plusieurs reprises par les deux partenaires depuis un an.

«Est-ce que c'est ça? Ou est-ce que c'est de la spéculation?» s'est interrogé hier M. Rivard.

Victhom a bien dévoilé ses états financiers mercredi, mais ils ne comportaient aucune surprise susceptible de soulever l'enthousiasme des investisseurs.

La société a déclaré des pertes de 4,6 millions pour les neuf premiers mois de 2010. Concernant sa filiale Neurobionix, qui tente de mettre au point un produit pour venir en aide aux patients atteints d'une condition appelée le pied tombant, Victhom a averti les actionnaires qu'il «existe des doutes considérables en ce qui concerne la capacité de la Société d'assurer la poursuite de son exploitation».

Victhom est «passée près du mur» en 2009, selon l'expression de son président, avant de se restructurer en profondeur. Elle a notamment transféré la totalité des activités de sa filiale Neurobionix dans une coentreprise dans laquelle elle ne détient qu'une participation de 44,4%.

Quant à sa filiale qui développe les prothèses, elle a mis fin à ses activités et attend que son partenaire commercialise le produit pour toucher des redevances.

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