Bell (T.BCE) a battu son propre record en attirant plus de 500 000 nouveaux abonnés sans fil l'an dernier, qui engraisseront à eux seuls le conglomérat montréalais de près de 2,3 milliards de dollars au fil des ans.

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C'est l'estimation avancée hier par George Cope, président et chef de la direction de Bell Canada Entreprises (BCE), pendant la présentation des résultats du quatrième trimestre aux analystes. «Ce fut une année remplie de succès pour nous dans le sans-fil», a-t-il lancé en se réjouissant de la valeur à long terme de tous ces nouveaux clients.

Il s'agit d'un revirement de taille pour BCE, dont la performance dans le sans-fil faisait jusqu'à récemment pâle figure par rapport à celle de ses concurrents TELUS et Rogers. Pour l'ensemble de l'exercice 2010, le groupe a séduit 1,99 million de nouveaux abonnés au sans-fil, tandis qu'environ 1,5 million ont migré vers les autres fournisseurs. Cela porte à 500 000 les «ajouts nets» de clients ayant signé un contrat l'an dernier.

Le quatrième trimestre - qui comprend la lucrative période des Fêtes - a quant à lui permis à Bell de connaître son meilleur score depuis 2002 dans le sans-fil. Les activations nettes de clients avec contrat ont totalisé 157 000 en trois mois, soit 43% de plus qu'à la même période l'année précédente.

Baisse dans le prépayé

Le segment «prépayé», qui vise le créneau bas de gamme avec les marques Solo et Virgin Mobile, a de son côté perdu près de 40 000 clients pendant le trimestre. George Cope a souligné que Bell concentrait davantage ses efforts sur les abonnés avec contrat, qui sont de plus en plus nombreux à opter pour des téléphones intelligents - et coûteux - comme l'iPhone et le BlackBerry.

Troy Crandall, analyste chez MacDougall, MacDougall&MacTier, s'est montré satisfait de la performance de Bell dans le sans-fil. Il s'attendait à 118 000 nouveaux abonnés postpayés, alors que Bell en a attiré 157 000 au quatrième trimestre. «C'est nettement mieux que ce à quoi on s'attendait.»

Le «coût d'acquisition» de ces nouveaux clients est toutefois élevé, note Jonathan Allen, de RBC Marché des capitaux. En effet, Bell «subventionne» l'achat des appareils les plus chers, comme l'iPhone, en échange de contrats de trois ans. Cela a fait baisser les marges de 41% l'an dernier à 33%, souligne-t-il.

Les revenus totaux de BCE ont progressé de 0,7% au quatrième trimestre, à 4,68 milliards. Les profits ont quant à eux bondi de 25,4% par rapport à l'an dernier, à 439 millions, ou 58 cents par action.

Pour l'ensemble de 2010, le chiffre d'affaires a progressé de 1,9%, à 18,07 milliards, tandis que les profits ont atteint 2,17 milliards, en hausse de 33% sur un an. Le groupe affirme avoir atteint ses cibles financières et prévoit augmenter ses revenus de 1 ou 2% en 2011.

TELUS, grand rival de Bell, dévoilera aujourd'hui ses propres résultats financiers. Selon Troy Crandall, il sera intéressant de surveiller sa performance dans le sans-fil, d'autant plus que le groupe albertain exploite un réseau commun avec Bell, construit au coût de 1 milliard.

Dans les autres secteurs d'activité, Bell a continué à perdre des clients en téléphonie résidentielle, à un rythme toutefois moins élevé que les années précédentes. Quelque 64 000 personnes ont abandonné leur vieux téléphone pendant le trimestre, 40,3% de moins qu'il y a un an. L'entreprise a par ailleurs ajouté 12 099 abonnés à l'internet haute vitesse et 23 019 à ses services de télévision, presque moitié moins qu'il y a un an.

Le titre de BCE a perdu 1,23% hier à Toronto, à 36,14$. Il a progressé de 26% depuis un an.