Les autorités indiennes ont annoncé vendredi que le fabricant canadien du BlackBerry, Research In Motion (T.RIM), devrait pouvoir continuer à exercer ses activités dans le pays après avoir donné des gages sur le contrôle par les agences de renseignement des données cryptées.

L'Inde avait menacé de fermer deux services de messagerie du téléphone ultra sécurisé si les services de sécurité de l'Inde, confrontés notamment à des violences séparatistes au Cachemire, étaient empêchés de contrôler les données.

«RIM a élaboré un arrangement provisoire permettant des interceptions légales des services de BlackBerry ou BBM (BlackBerry messenger)» et a promis de fournir une «solution définitive» (à cette question), a indiqué le ministère fédéral de l'Intérieur, dans un communiqué, sans toutefois donner de détail.

Le fabricant RIM n'était pas immédiatement joignable, mais avait toujours insisté sur le fait qu'il était «optimiste» quant à la possibilité de parvenir à une solution avec le gouvernement indien.

L'Inde compte environ un million d'utilisateurs de BlackBerry dans l'un des marchés les plus dynamiques du monde pour la téléphonie mobile.

Ce pays avait exprimé la crainte de ne pouvoir accéder aux communications cryptées de BlackBerry qui pourraient être utilisées par des activistes pour organiser des attentats.

Le pays, en proie à des violences séparatistes au Cachemire et à une rébellion maoïste dans de nombreux États, est particulièrement attentif aux usages possibles des nouvelles technologies depuis qu'en novembre 2008, un commando d'islamistes les a employées pour coordonner des attentats à Bombay qui avaient fait 166 morts.

Le gouvernement indien n'a donné aucune précision concernant l'avenir du service courriel de BlackBerry. Il avait cependant auparavant indiqué qu'il testait des méthodes d'interception proposées par RIM aussi bien pour BlackBerry messenger que pour les courriels.

L'Inde est déjà en mesure d'intercepter les communications téléphoniques, moins cryptées, et les services SMS de BlackBerry.

Les autorités indiennes avaient donné jusqu'au 31 janvier à RIM pour répondre à ses demandes d'interception, après avoir prolongé à plusieurs reprises son ultimatum.

Les Émirats arabes unis avaient de leur côté levé leur menace de suspendre les services de BlackBerry après un accord sur la surveillance des données avec son constructeur canadien annoncé le 8 octobre.