Déçus par certains des rendements les plus bas de l'histoire des obligations hypothécaires américaines, les investisseurs étrangers se tournent vers le Canada pour obtenir de meilleures conditions.

Ainsi, le Canada Housing Trust a vendu la semaine dernière pour 6,25 milliards CAN d'obligations de cinq ans présentant un rendement de 24,5 points de base de plus que les taux de référence et près de la moitié de l'écart de 42,5 points de base qu'il a payés pour émettre des titres comparables en juin dernier. Les investisseurs étrangers ont mis la main sur 37% des titres vendus, comparativement à une moyenne de 25% à 30% au cours des deux dernières années, a précisé Mark Chamie, trésorier de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), à Ottawa.

Au même moment où la demande augmente pour les obligations hypothécaires canadiennes, des données de la Réserve fédérale américaine (Fed) montrent que les titres de dette d'emprunteurs incluant Fannie Mae et Freddie Mac qu'elle détient au nom d'investisseurs étrangers et de banques centrales ont diminué de 35 milliards US depuis le 4 août dernier à 796 milliards US. L'écart payé par la SCHL représente des économies d'intérêts annuelles de 11,3 millionsCAN, ou 56,5 millionsCAN pour la durée des obligations.

«Toutes sortes de nouveaux noms se montrent intéressés au Canada et spécifiquement aux obligations hypothécaires», constate Douglas Porter, économiste en chef adjoint de BMO Marchés des capitaux.

Le rendement à l'échéance des obligations de la SCHL était de 2,4% la semaine dernière, selon des données de Bank of America Merrill Lynch. Cela se compare aux plus récentes obligations de référence de cinq ans de Fannie Mae, dont le rendement est de 1,71%. Les titres de dette d'organismes américains présentent un rendement de 1,27% en moyenne, en baisse par rapport à 5,44% à la mi-2007, juste avant le début de la crise de crédit mondiale.

Les étrangers ont acheté pour une somme nette de 5,48 milliards CAN de valeurs canadiennes en juillet dernier, précisait hier Statistique Canada. Le plus gros de ces achats a porté sur 5,17 milliardsCAN en obligations, 19e moins consécutif d'achats nets de telles valeurs. Les acheteurs étrangers ont acheté pour 5,39 milliardsCAN en juin, a indiqué Statistique Canada.

Ailleurs sur les marchés du crédit, le rendement supplémentaire que les investisseurs exigent pour posséder des obligations de sociétés canadiennes plutôt que des titres gouvernementaux s'établissait vendredi dernier à 147 points de base, ou 1,47 point de pourcentage, une baisse de 1 point de base par rapport au début de la semaine, ce qui équivalait au plus petit écart depuis le 30 août dernier.

Les rendements totaux des titres de dette d'entreprises canadiennes avaient peu évolué à 3,83%, comparativement à 3,57% pour l'indice général, soit le Global Broad Market Corporate Index, de Merrill Lynch. La différence avait atteint 29 points de base le 15 septembre dernier, soit un sommet depuis avril dernier.

Les rendements relatifs des obligations provinciales sont demeurés inchangés la semaine dernière, à 56 points de base.