Sans grande surprise, mais en dépit des paris sur les marchés obligataire et monétaire, la Banque du Canada a rehaussé de 25 centièmes ses taux directeurs pour une troisième fois d'affilée.







Elle se laisse en plus toute latitude quant à la poursuite du resserrement monétaire amorcé le 1er juin et qui n'est suivi jusqu'ici par aucune des quatre autres banques centrales du G-7.





Son principal taux, le taux cible de financement à un jour, passe de 0,75 % à 1,0 %. Il s'agit du taux auquel la Banque souhaite que les institutions financières se prêtent entre elles pendant 24 heures pour apparier leurs livres.

Le taux d'escompte passe quant à lui de 1,0 % à 1,25 %. Il s'agit du taux que l'autorité monétaire exige lorsqu'elle prête aux institutions financières. Enfin, la Banque consent un taux de 0,75 % pour rémunérer les dépôts que les institutions lui confient.

Les institutions financières ont emboîté le pas aux autorités monétaires en portant leur taux préférentiel de 2,75 % à 3,0 %. Il s'agit du taux auquel elles prêtent à leurs meilleurs clients et qui sert de barème à l'établissement de toute leur gamme de taux. Les hypothèques à taux variables commandent aussi un loyer relevé de 25 centièmes, à compter d'aujourd'hui.

À la fin du court communiqué faisant part de sa décision, elle indique que «toute nouvelle réduction du degré de détente monétaire devra être évaluée avec soin, à la lumière de l'incertitude inhabituelle pesant sur les perspectives».

Dans celui du 20 juillet, la Banque avait plutôt qualifié l'incertitude actuelle de «notable» et avait même précisé que la reprise mondiale n'était «pas encore autosuffisante».

Elle paraît plus encouragée cette fois-ci aux yeux de certains puisqu'elle constate que «la reprise économique se poursuit à l'échelle du globe, mais demeure inégale».

«Quand le ton paraît plus optimiste qu'en juillet, il faut s'attendre à ce que la Banque conserve son biais de resserrement», explique en entrevue Stéfane Marion, économiste en chef à la Banque Nationale. Il s'explique mal cette lecture de la conjoncture présente, compte tenu des signes inquiétants que donne l'économie américaine depuis quelques mois. Il s'attendait à ce que cela amène plutôt la Banque à faire une pause de quelques mois.