Les consommateurs américains ont retrouvé le chemin des magasins en juillet, apportant à l'économie un soutien modeste mais bienvenu au moment où la reprise donne des signes d'essoufflement.

Après un recul insensible en juin, les dépenses de consommation des ménages sont reparties en hausse, de 0,4% en rythme annuel par rapport au mois précédent (en données corrigées des variations saisonnières), selon des chiffres publiés lundi à Washington par le département du Commerce.

C'est mieux que ne le prévoyaient les analystes, qui avaient estimé la hausse de la consommation à 0,3%, selon leur prévision médiane.

La hausse des dépenses a été supérieure à celle des revenus des ménages puisque, selon le Ministère, ceux-ci sont repartis en hausse, de 0,2%, ce qui est conforme à la prévision médiane des analystes, après avoir quasi stagné en juin.

Après la multiplication d'indicateurs économiques mauvais ou décevants depuis un mois, le bon départ de la consommation au troisième trimestre dont témoignent les chiffres du ministère est plutôt encourageant.

«Tant que les ménages continuent de dépenser, la reprise peut continuer sans faiblir», estime l'économiste Joel Naroff, de Naroff Economic Advisors.

Les nouveaux chiffres sont «corrects, sans plus», note-t-il néanmoins, «les salaires augmentent et les gens achètent une grande palette de biens, il y a donc peu de raison de penser que nous prenons le chemin d'une rechute.»

«En même temps, ajoute-t-il, rien n'indique une reprise forte.»

Les chiffres indiquent que «la consommation continue son rétablissement, bien que celui-ci soit modeste, soutenue par une amélioration progressive des revenus du travail», juge Peter Newland, de Barclays Capital, qui parle d'un «début robuste de la consommation américaine au troisième trimestre».

Pour Ian Shepherdson, du cabinet d'analystes HFE, la progression des dépenses des ménages en juillet assure au minimum une hausse de la consommation de 1,3% pour les trois mois d'été.

Selon lui, ce seuil devrait être largement dépassé du fait de la progression continue des salaires, et la consommation pourrait progresser d'environ 2% au troisième trimestre, soit autant qu'au printemps.

La consommation est le moteur traditionnel de l'économie américaine. Mais du fait des difficultés financières auxquelles font face les ménages, ce n'est pas elle qui tire la reprise entamée à l'été 2009.

Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a indiqué clairement vendredi que les perspectives de l'économie américaine s'étaient détériorées récemment.

L'une des clef de la reprise passe par l'amélioration du marché de l'emploi, qui permettrait de briser le cercle vicieux où chômage élevé, faible progression des salaires, crise du marché immobilier, conditions d'attribution du crédit restrictives, fragilité des banques et des PME, et faiblesse de la consommation et de la croissance s'alimentent mutuellement.

Après la publication des chiffres révisés du PIB, qui ont témoigné vendredi d'un net ralentissement de la croissance économique, passée de 3,7% au premier trimestre, à 1,6% au deuxième, économistes, investisseurs et hommes politiques attendent le rapport officiel sur l'emploi pour août, qui doit être publié vendredi.

Les pronostics ne sont guère optimistes, et les analystes tablent sur une hausse du taux de chômage de 0,1 point, à 9,6%.