L'opérateur téléphonique américain Verizon (VZ) a publié vendredi des résultats en berne, avec un effritement de son chiffre d'affaires et de lourds coûts de restructuration, qui ont cependant dépassé les attentes, avec des marges ayant satisfait les investisseurs.

Le groupe a mis l'accent sur un «bénéfice net» de 1,547 milliard de dollars, en chute de 51% sur un an.

Dans la mesure cependant où le Britannique Vodafone possède 45% de la prospère filiale dans la téléphonie portable Verizon Wireless, le résultat net (part du groupe) revient en fait à une perte de 198 millions de dollars, contre un bénéfice part du groupe de 1,48 milliard de dollars l'an dernier.

Verizon a en effet dépensé 2,3 milliards de dollars (avant impôts) pour un plan de départs volontaires destiné à contracter encore ses effectifs, qui devraient être réduits de 11 000 au total cette année, les deux tiers des démissions ayant déjà eu lieu.

Cependant, hormis ce coût de restructuration, l'opérateur affiche un bénéfice de 58 cents, juste au-dessus des attentes (56 cents).

En revanche, le chiffre d'affaires a cédé 0,3% à 26,773 milliards de dollars, alors que les analystes avaient anticipé une légère progression à 27,1 milliards de dollars.

«Nos efforts de réduction des coûts prennent de l'élan, et les tendances du marché Entreprises au niveau mondial montrent des signes de stabilisation», a toutefois assuré le PDG Ivan Seiderberg, cité dans un communiqué.

L'action grimpait de 4,09% à 28,10 dollars vers 15H30 GMT, plusieurs analystes saluant des résultats «solides».

Dans la téléphonie mobile, locomotive du groupe, Verizon a gagné 1,4 million de clients supplémentaires, portant sa clientèle à 92,1 millions, avec un engouement pour les téléphones multifonctions - très rentables car ils s'accompagnent d'onéreux abonnements permettant des connections à l'internet.

Résultat, le chiffre d'affaires de la téléphonie mobile s'affiche en hausse de 5,2% à 14,05 milliards de dollars.

«Qui a besoin de l'iPhone?» note l'analyste Gred MacDonald chez National Bank. En effet, même privé de la vedette des «téléphones intelligents», dont le concurrent AT&T a l'apanage aux États-Unis, «Verizon a gagné plus d'abonnés qu'AT&T, en dépit de forfaits plus chers».

Verizon a souligné pour sa part le grand succès des téléphones fonctionnant sous le système Android développé par Google, et revendiqué une stratégie reposant sur une offre diversifiée entre divers systèmes convenant à diverses clientèles.

Pour l'avenir, M. MacDonald estime que l'augmentation du nombre d'abonnés «suggère que la qualité du réseau reste un avantage concurrentiel dans un climat où la transmission de données pèse lourd».

Dans les liaisons filaires, le directeur financier John Killian a fait écho aux déclarations de son concurrent AT&T la veille sur la lente reprise du marché des entreprises. «Nous restons prudemment optimistes sur les chances d'une reprise significative», a-t-il dit lors d'une téléconférence avec des analystes.

Le chiffre d'affaires des liaisons filaires professionnelles a progressé de 0,6% sur un an à quatre milliards de dollars, alors qu'il avait affiché une baisse il y a trois mois. La vente de services aux entreprises a progressé plus nettement, de 6,2%.

L'opérateur s'est également félicité de la croissance du nombre d'abonnés à ses liaisons en fibre optique FiOS, dont la pénétration progresse à 29,7%, la fibre optique représentant désormais 43% du chiffre d'affaires réalisé auprès des particuliers.

Les réductions d'effectifs, amplifiées par le succès du plan de départs volontaires, ont permis au groupe de ne plus compter que 210 800 employés au 30 juin, presque 15 000 de moins qu'il y a un an.