Une première étape a été franchie dimanche pour la réouverture de la mine d'amiante Jeffrey, à Absestos, puisque les travailleurs se sont prononcés en faveur de la dernière offre patronale.

Le président du syndicat, Rodrigue Chartier, a indiqué que les salariés avaient accepté, dans une proportion de 72,5 pour cent, le nouveau contrat de travail d'une durée de cinq ans proposé par le président de la mine, Bernard Coulombe.Ce dernier avait par ailleurs indiqué qu'en cas de refus, la mine dont la production a cessé depuis octobre dernier, déclarerait faillite.

M. Chartier a expliqué qu'en vertu de l'entente, les salariés devront souscrire annuellement 10 pour cent de leur salaire et ce, du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2017. «Ce n'est pas une concession mais une exigence du gouvernement», a-t-il précisé.

«Les seuls qui supportent l'entreprise financièrement, c'est encore une fois les travailleurs avec l'aide du gouvernement», a-t-il dénoncé. Selon lui, en 2014, les salariés travailleront au taux horaire de 1990 de 15,93 $.

Mais le syndicaliste croit que les employés n'en pouvaient plus de l'insécurité qui les tenaillaient et que c'est pour cette raison qu'ils ont décidé d'entériner l'offre de la compagnie.

Le ministre du Développement économique, Clément Gignac, avait imposé le règlement d'une nouvelle convention collective pour présenter au Conseil des ministres la demande d'une garantie de prêt de 58 millions $ pour compléter les travaux de la mine souterraine.

Ces travaux assureraient la survie de Jeffrey pour 25 ans et ferait augmenter ses effectifs à 450 travailleurs.

Selon M. Chartier, rien n'est cependant gagné avec ce vote puisque le sort de la mine demeure entre les mains du gouvernement. «S'il n'y a pas de financement de la partie du gouvernement, c'est simple, la mine ferme, qu'on ait accepté le projet ou pas», a-t-il affirmé.

Mais il estime que cela est à l'avantage de Québec d'octroyer le prêt puisque le gouvernement devra, dans le cas contraire, soutenir financièrement les 350 travailleurs de la mine et leurs familles.

En 2004, la mine Jeffrey s'était placée sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers et n'avait finalement remboursé que 9 millions $ des 58,6 millions $ qu'elle devait encore à la Caisse de dépôt et placement, qui lui avait entre autres avancé 40 millions $ en 1996 pour commencer les travaux de construction de sa mine souterraine.