La crise européenne du crédit n'a jusqu'à présent eu qu'un impact «modeste» au Canada, mais ses répercussions pourraient bien continuer de se faire sentir, a affirmé jeudi le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney.

«Il y a eu un impact modeste sur les conditions financières - un léger resserrement des conditions financières au Canada - et un impact modeste sur les prix des produits de base», a déclaré M. Carney en conférence de presse à Montréal.

«Mais ce n'est pas terminé. Vous savez, c'est sérieux», a-t-il dit, ajoutant qu'il était «extrêmement important» de mettre en application les bonnes politiques afin de faire face à la situation.

M. Carney s'est dit satisfait des mesures prises jusqu'à maintenant par les décideurs européens. Il a cependant dit croire qu'il était nécessaire d'en faire davantage.

Cette semaine, la Banque mondiale a soulevé la possibilité qu'une deuxième récession frappe la plupart des pays industrialisés si les gouvernements ne gèrent pas avec succès la crise du crédit qui affecte des pays tels que la Grèce et l'Espagne.

Bien que la Banque du Canada prédise une croissance mondiale lors des trois années à venir, elle craint que la situation ne s'assombrisse si l'incertitude qui règne actuellement en Europe persiste, ce qui pourrait se traduire par une deuxième période de ralentissement économique l'an prochain.

Le risque d'un nouveau ralentissement existe à un point tel qu'il fera partie des points qui seront abordés en priorité par les dirigeants du G20, plus tard ce mois-ci, lors de leur sommet de Toronto.

Lors d'une allocution prononcée à l'occasion de la réunion de l'Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV), à Montréal, M. Carney a estimé que le temps des débats était terminé et que les banques devaient se préparer à une réforme en profondeur du système financier international qui le fera ressembler davantage à celui déjà en place au Canada.

Le système bancaire canadien a été donné en exemple pour la communauté internationale parce que ses pratiques d'investissement conservatrices lui ont permis de tenir le coup pendant la crise du crédit de 2008.

«La rigueur de la réglementation canadienne en matière de fonds propres s'est avérée un facteur déterminant - même s'il est loin d'être le seul - de la si bonne tenue du système financier canadien durant la crise», a affirmé M. Carney.

Le gouverneur de la banque centrale a aussi dit que les réformes ne présentaient aucune menace pour la relance mondiale. Bien au contraire, a-t-il dit, elles viendront la stimuler.