BCE vient de connaître le meilleur trimestre de son histoire en téléphonie sans fil, mais cette performance sera dure à répéter, reconnaît le président du conglomérat.

L'entreprise a attiré 428 834 clients mobiles pendant le premier trimestre, une hausse de 17,2% sur un an. En soustrayant tous ceux qui ont migré vers la concurrence, le nombre de nouvelles activations atteint 55 625 («84%).

 

«De tels chiffres pour les activations brutes seront difficiles à maintenir dans un marché concurrentiel, mais nous en profitons pour le moment et nous savons que nous sommes bien positionnés pour l'avenir», a déclaré le PDG, George Cope, pendant l'assemblée annuelle de Bell Canada Entreprises, tenue hier à Montréal.

Ces données ont enthousiasmé les analystes. Greg MacDonald, de la Financière Banque Nationale, s'est montré d'autant plus satisfait que le revenu mensuel moyen par abonné a décliné moins que prévu.

La facture des clients a glissé de 1% en moyenne, à 61,72$, alors qu'il s'attendait à un recul de 4%.

Il s'agit là d'un revirement de situation majeur pour Bell, qui a connu de sérieuses difficultés dans le sans-fil ces dernières années.

La direction de l'entreprise attribue ces succès de son nouveau réseau HSPA" à la visibilité accrue obtenue pendant les Jeux olympiques de Vancouver, de même qu'à l'expansion de son réseau de distribution depuis l'acquisition des magasins La Source.

George Cope se dit aussi prêt à affronter les nouveaux fournisseurs qui apparaîtront d'ici quelques mois sur le marché, dont Vidéotron. «Nous sommes ouverts à la concurrence, on s'est battu contre Telus et Rogers et on a gagné un bon momentum depuis deux trimestres avec les meilleures ventes au pays», a-t-il dit pendant un point de presse.

Actionnaires frustrés

Les résultats du premier trimestre ont satisfait les marchés dans leur ensemble, malgré les pertes continues dans le secteur de la téléphonie traditionnelle. BCE a vu ses profits bondir de 61,3%, à 608 millions de dollars (65 cents par action), alors que ses revenus ont augmenté de 3,8%, à 3,76 milliards.

La performance du conglomérat n'a toutefois pas été à la hauteur de toutes les attentes en 2009. Le Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires (MEDAC) a demandé hier à l'assemblée de votre contre la rémunération du grand patron, qui s'est élevée à 4,6 millions l'an dernier, dont environ la moitié en primes.

«Un tel montant de primes est surprenant étant donné que deux des trois principaux objectifs financiers ont été atteints de justesse», a lancé Louise Champoux-Paillé, porte-parole du MEDAC.

Thomas C. O'Neill, président du conseil de BCE, a balayé d'un revers de main ces critiques. «Nous avons absolument dépassé tous nos concurrents», a-t-il fait valoir devant les actionnaires. Ceux-ci ont voté à 92% en faveur de la rémunération des dirigeants.

De nombreux autres actionnaires - dans bien des cas aussi employés - ont pris la parole au micro hier. Plusieurs ont dénoncé les lacunes du service à la clientèle de Bell, à grand renfort d'exemples personnels aberrants. La direction a répété à plusieurs reprises que son service s'était grandement amélioré depuis deux ans et que des efforts additionnels seront faits.

Le titre de BCE a clôturé à 30,62$ hier à Toronto, en hausse de 1%.

 

UN DÉPART

SOLIDE POUR BCE

1er trimestre 2010

(variation annuelle)

PROFITS

608 millions

("61,3%)

REVENUS

3,76 milliards

("3,8%)

ACTIVATIONS SANS-FIL

55 625

("84%)