La valeur et le volume des fusions et acquisitions dans lesquelles des entreprises canadiennes ont été engagées ont fortement diminué au premier trimestre.

De janvier à mars 2009, alors que la récession faisait rage, la première avait atteint 24,6 milliards US. Au cours de l'hiver qui vient de se terminer, elle avait chuté à 9,9 milliards US, selon la recension faite par Mergermarket, firme établie à New York, Londres et Hong-Kong qui se spécialise dans la collecte de renseignements sur les transactions d'entreprises.

La baisse de régime s'est manifestée aussi dans le nombre de transactions annoncées, avec 91. C'est davantage que les 65 de l'hiver 2009, mais bien moins que les 122 de l'automne.

Qui plus est, la plus importante des annonces de l'hiver dernier a avorté quand Hydro-Québec a renoncé à acquérir les éléments d'actifs d'Énergie NB.

Un peu comme le Canadien qui accède aux éliminatoires par la sortie de secours, la palme de la plus forte transaction revient plutôt à Quadra Mining, qui a mis la main sur FNX Mining moyennant 1,3 milliard.

À 1,27 milliard, l'achat de World Color Press par Quad/Graphics suit de près.

Ce sont là les seules opérations milliardaires. Suit le consortium de quatre banques canadiennes qui a choisi de mettre la main sur Canwest LP et qui a pu emporter la prise moyennant 892 millions.

Le segment des communications et des médias, qui inclut l'imprimerie, aura d'ailleurs été le terreau le plus fertile pour les acquisitions d'entreprises sises au Canada, suivi du segment minier.

Les Canadiens qui avaient des cibles à l'étranger ont concentré leurs efforts dans l'immobilier et les services financiers.

Les entreprises américaines ont réalisé le plus de transactions avec les canadiennes, que ce soit à titre d'acquéreur ou de vendeur.

Ce phénomène est récurrent.

Selon Statistique Canada, la valeur des investissements directs américains au pays s'élevait à 288,3 milliards au 31 décembre. Les injections britanniques viennent en deuxième, loin derrière, à hauteur de 63,5 milliards.

La valeur des investissements directs canadiens aux États-Unis s'élevait quant à elle à 261,3 milliards. Il s'agit d'une baisse de 36,4 milliards en un an, que l'agence fédérale attribue essentiellement à la rapide appréciation du huard à compter du printemps dernier. Les entreprises canadiennes privilégient ensuite le Royaume-Uni (65,4 milliards) et... la Barbade (40,8 milliards). La France arrive au septième rang (15,9 milliards).

Au cours du premier trimestre, la banque d'investissement UBS a servi de monteur financier à hauteur de 3,78 milliards dans quatre transactions. Elle est suivie par CIBC Marchés mondiaux, qui domine toutefois pour sa participation dans 13 transactions.

Le cabinet juridique Osler Hoskin&Hartcourt arrive premier en ce qui concerne la valeur des transactions dans lesquelles elle a été engagée à hauteur de 4,2 milliards, tandis que Stikeman Elliott arrive première pour le nombre de fois où elle a négocié avec 18.

Selon Mergermarket, plusieurs entreprises canadiennes ont indiqué leurs intentions de se départir d'éléments d'actif. Du nombre, mentionnons Suncor, qui désire vendre ses participations dans le gaz naturel évaluées à plus de 3,5 milliards.