Le conglomérat allemand Siemens a annoncé jeudi la suppression de 4200 emplois dans ses services informatiques, dont près de la moitié en Allemagne, pour doper cette branche qui emploie 35 000 salariés et pourrait à terme être introduite en Bourse ou vendue.

Ces suppressions, qui s'étaleront jusqu'à fin 2011, visent à rendre la branche SIS «plus attrayante», a indiqué le directeur financier du groupe Joe Kaeser, lors d'une conférence de presse téléphonique.

Sur les 4200 emplois visés dans le monde, environ 2000 suppressions seront faites en Allemagne, en priorité à Munich, Nuremberg-Erlangen et Paderborn, a indiqué Siemens, alors que 9700 des 35 000 salariés de SIS travaillent en Allemagne.

La branche a déjà été restructurée dans le passé pour améliorer son rendement, mais son chiffre d'affaires continue de baisser (4,7 milliards d'euros) et le gain n'a été que de 90 millions d'euros sur le dernier exercice.

Au niveau légal, SIS doit être scindée au 1er octobre pour «créer toutes les conditions à une société opérant de manière autonome et permettre de nouvelles options pour renforcer l'activité» de SIS, a fait savoir Siemens.

En clair, le groupe, qui avait annoncé en décembre l'externalisation au 1er juillet 2010 de ses activités de services informatiques et évoqué «la possibilité d'une mise en Bourse», n'exclut pas de vendre cette branche une fois qu'elle sera remise d'aplomb. «Nous verrons bien, cela dépendra de l'évolution de la situation», a déclaré M. Kaeser.

SIS va être restructurée, son organisation sera «sensiblement simplifiée», et plus de 500 millions d'euros vont y être investis jusqu'en 2012, pour la «requalification» des salariés et des acquisitions, a dit Siemens.

«Nous n'avons pas de problème de qualité (...) Nous voulons donner à SIS des fondations solides à long terme», a assuré Christian Oecking, responsable de la branche par intérim.

Les experts du secteur jugent Siemens nettement moins compétitif que la concurrence (IBM, HP, Accenture...), en raison notamment d'un personnel technique souvent mieux payé qu'ailleurs.

Siemens a promis que les suppressions de postes prévues, qui toucheront «tous les domaines» des ventes à l'administration, se feront «de manière responsable», sur la base du non renouvellement de contrats temporaires, de départs volontaires et de retraites anticipées, et «autant que possible» en accord avec les partenaires sociaux.

Le syndicat IG Metall et le comité d'entreprise de Siemens ont vertement critiqué le plan social annoncé et estimé qu'«aucun concept économique viable n'existe pour SIS».

M. Kaeser a reconnu que l'Allemagne serait «proportionnellement plus touchée» que d'autres pays par les suppressions de postes chez SIS. Mais c'est «la structure du marché» qui veut ça, a-t-il argué.

Avec ce nouveau plan social et les suppressions en cours dans la branche industrie, Siemens va passer sous les 400 000 salariés. Il en comptait 405 000 fin 2009. Son patron Peter Löscher, arrivé mi-2007 à la tête du conglomérat, est l'artisan de 45 000 suppressions d'emplois.