Bell Helicopter Textron Canada et Pratt&Whitney Canada n'ont cessé de perdre de l'altitude en 2009.

Au quatrième trimestre, les livraisons de Bell Helicopter Textron Canada ont diminué de 23% alors que celles de Pratt&Whitney Canada (P&WC) ont chuté de plus de 33%.

«Ça a été très difficile, a commenté la porte-parole de Bell Helicopter Textron Canada, Cynthia Garneau. Il a fallu rajuster la cadence de fabrication tout au long de l'année, en fonction des commandes.»

La société mère de Bell Helicopter, Textron, et celle de P&WC, United Technologies Corporation (UTC), ont dévoilé leurs résultats pour le quatrième trimestre et l'exercice financier cette semaine. Il n'est pas aisé d'avoir une idée claire de la situation au sein des filiales canadiennes.

Les résultats de Bell Helicopter Textron Canada, qui se spécialise dans les appareils commerciaux, sont intégrés dans ceux de Bell Helicopter, qui fabrique des appareils militaires. Quant aux résultats de P&WC, un fabricant de petits moteurs, ils sont intégrés dans ceux de Pratt&Whitney, qui fabrique de gros moteurs pour l'aviation civile et des moteurs pour l'aviation militaire.

Les détails fournis par les deux multinationales au sujet des livraisons fournissent cependant de solides indices.

Chute des livraisons chez P&WC

UTC a ainsi fait savoir que P&WC avait livré 699 moteurs au quatrième trimestre de 2009, comparativement à 1050 au trimestre de l'exercice précédent. P&WC avait pourtant démarré 2009 sur le bon pied avec une augmentation de 10% de ses livraisons au premier trimestre. Sa performance n'a cependant pas cessé de se détériorer au cours de l'année. Pour l'ensemble de l'exercice 2009, P&WC a livré 3144 moteurs, comparativement à 4000 pour 2008.

UTC a également noté que l'appréciation du dollar canadien avait eu un impact négatif sur la marge de P&WC. La filiale a dû annoncer plus de 1400 mises à pied en 2009, dont plus de 850 au Québec.

Cette mauvaise performance a évidemment eu des conséquences sur les résultats de l'ensemble de Pratt&Whitney: les revenus et les profits ont diminué de 9% en 2009. La situation aurait été plus dramatique si le secteur militaire n'avait pas connu une bonne année.

Légère baisse chez Bell Helicopter

De son côté, Bell Helicopter Textron Canada a livré 50 appareils au quatrième trimestre de 2009, comparativement à 65 au même trimestre de l'exercice 2008. Pour l'ensemble de l'année 2009, on parle de 153hélicoptères, comparativement à 167 en 2008.

Bell Helicopter était pourtant confiante au début de 2009. Elle avait prévu livrer environ 180 appareils commerciaux pendant l'année. Il y a donc une différence de 15% entre les prévision et la réalité.

La déconfiture s'est reflétée sur le nombre d'employés. En un an, les effectifs ont dégringolé de 2200 employés à 1630.

Il est difficile de comparer la performance de Bell Helicopter à celle de son principal concurrent dans le domaine des hélicoptères civils, Eurocopter. Cette filiale du géant européen EADS ne fait pas la distinction entre appareils civils et militaires dans son bilan de fin d'année. Eurocopter a simplement indiqué qu'elle avait livré 558 appareils en 2009, soit pratiquement le même nombre qu'en 2008. Elle a toutefois fait savoir que les commandes d'hélicoptères civils avaient diminué en 2009 et qu'une reprise complète de ce marché en 2010 n'était pas garantie.

De son côté, Sikorsky, filiale d'UTC, a fait savoir que les livraisons avaient augmenté du côté militaire et diminué du côté civil en 2009. Sikorsky n'a livré que 58hélicoptères civils en 2009, comparativement à 78 l'année précédente.