Artal, PME de Toulouse spécialisée dans les logiciels pour l'industrie aérospatiale, prépare son atterrissage à Montréal.

La métropole québécoise est une des grandes villes du monde de l'aéronautique, avec Toulouse et Seattle.

«Nous espérons ouvrir un bureau d'ici un an à Montréal pour gérer une équipe d'ingénieurs qui fera du développement», a déclaré la porte-parole d'Artal, Florence Serie, au cours d'une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires.

Au départ, cette équipe pourrait compter de 10 à 20 personnes.

«Nous aimerions envoyer quelques Toulousains, pour transmettre notre expertise, et développer une équipe sur place, a précisé Mme Serie. Nous voulons reproduire ce que nous avons à Toulouse.»

Artal, qui compte près de 140 employés, a été créée en 1999 à la suite de l'essaimage d'EADS Astrium. Elle développe notamment des logiciels qui permettent de commander et de superviser des missiles, des avions et des satellites à partir du sol. Elle travaille également sur des plates-formes de simulation pour l'intégration virtuelle de systèmes.

La simulation est une technologie de plus en plus en demande dans l'industrie aéronautique. Bombardier se servira notamment d'outils de simulation pour concevoir la CSeries, sa nouvelle famille d'appareils de 110 à 130 places.

«Nous faisons ça depuis plus de six ans chez Airbus, a indiqué Mme Serie. C'est quelque chose que nous pouvons retravailler pour mettre en place au sein de Bombardier ou de Boeing.»

En adaptant un produit développé pour un autre client, Artal peut réaliser d'importantes économies de temps et de ressources, a-t-elle ajouté.

Mme Serie a noté qu'Artal travaillait directement pour Airbus, et non pas par l'intermédiaire d'un sous-traitant.

«Nous sommes la seule PME à travailler en direct chez Airbus, s'est-elle enorgueillie. Nous nous sommes trouvé un créneau. Si nous avons été capables de faire ça chez Airbus, pourquoi ne pas l'essayer à Montréal?»

Artal a dépêché des représentants pour sonder les clients éventuels au Québec, comme Bombardier et l'Agence spatiale canadienne, et essayer d'obtenir des mandats. Artal a déjà établi des contacts avec des représentants d'Investissement Québec et du gouvernement du Québec.

Le bureau de Montréal pourrait éventuellement servir de porte d'entrée pour l'ensemble de l'Amérique du Nord.

«Chaque chose en son temps, a toutefois déclaré Mme Serie. Nous ne voulons pas nous éparpiller.»

Artal investit chaque année environ 10% de son chiffre d'affaires dans la recherche et le développement. En dépit de la récession, l'entreprise a connu un rythme de croissance de 10 à 30% annuellement. Elle a ouvert des bureaux à Paris et Bucarest.

En 2009, le chiffre d'affaires d'Artal a atteint 8 millions d'euros, soit environ 11,8 millions de dollars.