Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a déclaré lundi que la réduction de la dette publique, héritée de la crise financière, devait constituer la principale priorité des pays développés dans les années à venir.

M. Strauss-Kahn a prévenu que la sortie de crise allait avoir «un coût».

«Quel est ce coût? Un des coûts est l'abondance des liquidités dans le monde et l'autre est le très haut niveau de la dette de la plupart des pays développés et de certains pays émergents», a-t-il souligné lors d'un déplacement à Tokyo.

«Régler ce problème prendra du temps, sera très difficile et c'est sans doute la principale priorité à laquelle les pays avancés, mais aussi plusieurs pays émergents, devront s'attaquer dans les 2, 5 ou 7 ans», a expliqué le directeur général du FMI lors d'une conférence de presse.

Il a appelé ces pays à rapidement «élaborer une stratégie» pour sortir de la spirale de la dette, afin de «montrer aux marchés et détenteurs d'avoirs que le gouvernement a conscience de l'importance du problème et de l'urgence de le régler».

«L'autre question est le moment où vous commencez à resserrer votre politique budgétaire, (et trouver le bon moment) est très difficile» car un mauvais choix risque de briser la reprise de la consommation et de faire augmenter le chômage, a prévenu M. Strauss-Kahn.

Évoquant les deux écueils de resserrer trop tôt ou trop tard les cordons de la bourse, il a jugé que ces deux risques étaient «asymétriques».

«Si vous sortez trop tard (des politiques de soutien exceptionnel à l'économie), vous gaspillez des fonds et augmentez la dette. Mais c'est un problème qui prendra de toute façon des années à être réglé, donc commencer trois mois plus tôt ou plus tard ne change pas grand-chose», a-t-il noté.

«D'un autre côté, si vous sortez trop tôt, alors vous courrez le risque de replonger en récession», le pire des scénarios selon lui.

M. Strauss-Kahn a par ailleurs confirmé que les perspectives de croissance du FMI, dont l'institution doit présenter une version actualisée dans quelques jours, allait «montrer que la reprise est plus forte et plus rapide que ce que nous prévoyions en septembre».

«Même pour les économies avancées, la reprise est plus rapide et précoce qu'attendue, même si elle reste à un niveau qui n'est pas complètement satisfaisant», a-t-il expliqué.

Il a toutefois mis en garde sur la «fragilité» de cette reprise: «de nombreux investisseurs ne veulent pas investir dans les économies développées et se limitent aux économies émergentes comme le Brésil, la Russie et l'Asie avec la Chine». «Cela créé de nombreux risques, dont celui d'une bulle», a-t-il prévenu.