Les patients qui font affaire chez Jean Coutu (T.PJC.A) pourront dans les prochains mois renouveler leurs ordonnances à partir de leur téléphone iPhone.

Déjà, on peut acheter des cartes-cadeaux sur l'internet ou renouveler sa prescription dans le confort de son salon. Le service sera étendu en début d'année aux téléphones intelligents.

«La jeune clientèle nous pousse à changer rapidement certaines technologies», explique le président et chef de la direction, François J. Coutu.

Autre signe que la pharmacie tente de se garder au goût du jour, les marteaux résonnent encore entre les rayons de médicaments et ceux des produits nettoyants. Ainsi, d'ici la fin de son exercice financier en février, Jean Coutu espère avoir rénové 58 pharmacies, en plus d'en avoir ouvert et relocalisé 25 autres. Ce qui portera à près de 380 le nombre d'établissements à la fin de l'année. «C'est la base de notre philosophie, il faut constamment se renouveler», indique M. Coutu. Les objectifs pour le reste de 2010 demeurent secrets.

Jean Coutu ne peut pas vraiment s'asseoir sur ses lauriers. Le groupe Shoppers Drug Mart, avec ses Pharmaprix, lui livre une concurrence de plus en plus féroce.

Le groupe, qui était «endormi un peu» dans les années passées, compte maintenant 171 pharmacies au Québec, dont 10 ouvertes dans la dernière année. Inquiet, le fils du fondateur? «Ça ne me fait pas peur, la compétition, dit M. Coutu. Je me mets à la place de nos concurrents, ils doivent nous trouver achalants.»

L'entreprise qu'il dirige tire encore les trois quarts de ses revenus des produits de santé (dont 63% pour les seules prescriptions).

Jean Coutu n'a pas de grandes acquisitions en vue pour la prochaine année. Et si une occasion devait survenir dans le marché anglophone, il y a fort à parier que la bannière sur le devant des magasins ne porterait pas le nom du fondateur. «N'oubliez pas qu'une pharmacie, on s'identifie beaucoup à ça. Alors, il ne faut pas que ce soit compliqué à dire (...) C'est sûr que le concept n'est pas bloqué, mais le nom, je pense, pourrait être évolutif. Si on faisait une acquisition, probablement qu'on garderait le nom (de la pharmacie acquise).»