L'industrie américaine poursuit son redressement entamé depuis l'été mais reste faible, alors que de nouveaux chiffres publiés mardi confirment le ralentissement de son activité.

En novembre, la production industrielle des États-Unis a augmenté de 0,8% par rapport à octobre, tirée par le secteur manufacturier (+1,1%) et les mines (+2,1%), a indiqué la banque centrale du pays (Fed).

Cette hausse, qui suit une stagnation de la production en octobre, a été bien plus forte que ne le prévoyaient les analystes, lesquels tablaient sur une progression de la production de 0,5% seulement.

Néanmoins, sur les trois derniers mois, le rythme de la croissance industrielle ralentit fortement par rapport au troisième trimestre, et la production industrielle restait en baisse de 5,1% sur un an fin novembre.

Une enquête de la Fed sur le secteur manufacturier de la région de New York en décembre montre d'ailleurs que celui-ci est en train de marquer le pas.

Selon cette étude publiée mardi, l'activité y est presque stable par rapport à novembre. L'indice Empire State, qui en rend compte a chuté de 21 points en décembre pour s'établir à 2,6.

Les analystes estiment d'une manière générale que la hausse de la production industrielle devrait ralentir encore dans les mois à venir, mais ils ont été surpris par la chute très forte de l'indice Empire State, dont ils attendaient une légère remontée à 24,0 en décembre.

La Fed note que les entreprises manufacturières de la région estiment toujours que leur activité va progresser dans les six mois à venir, mais que l'optimisme est «un peu moins généralisé que lors des mois passés».

Les chiffres de la Fed montrent que le taux d'utilisation des capacités industrielles du pays a augmenté en novembre de 0,7 point pour atteindre 71,1%. C'est son plus haut niveau depuis le mois de décembre 2008, mais cela continue d'être très faible puisque cet indicateur reste inférieur de 9,6 points à sa moyenne pour la période courant de 1972 à 2008.

La grande récession de 2007-2009 qui s'est achevée en août a provoqué des dégâts considérables sur le secteur secondaire, en particulier sur les industries manufacturières du pays, qui avaient commencé à décliner avant la crise.

Si la reprise du secteur manufacturier semble «de nouveau sur les rails», selon l'expression de Nariman Behravresh, économiste du cabinet IHS Global Insight, Ian Shepeherdson, de l'institut HFE prévoit que «la production industrielle va continuer de progresser à un rythme modéré» dans les mois à venir, sans «aucune accélération».

«Le secteur manufacturier reste très déprimé après avoir regagné moins d'un quart de la production perdue» (17% au total), ajoute-t-il.

C'est pourquoi le bond des prix à la production en novembre (de 1,8% par rapport à octobre, selon les chiffres officiels publiés mardi) n'inquiète pas les économistes. Cette hausse ayant été provoquée par un bond des cours du pétrole, retombés en décembre, elle devrait avoir déjà fait long feu.

«La tendance des prix reste assurément à la baisse», du fait notamment de la faible utilisation des capacités productives, relève Elsa Dargent, analyste de la banque Natixis.