La crise a fait perdre leur emploi à 20 millions de personnes dans le monde en un an et menace des millions d'autres si les plans de relance économiques étaient supprimés trop tôt par les gouvernements, a prévenu lundi l'Organisation mondiale du travail (OIT).

«Vingt millions d'emplois au moins ont été perdus depuis octobre 2008, date à laquelle la crise financière a démarré», explique l'OIT dans son Rapport mondial annuel 2009 sur la situation de l'emploi, publié lundi.

«La crise mondiale de l'emploi est loin d'être terminée», a averti lors d'une conférence de presse l'auteur principal du rapport, Raymond Torres, mettant ainsi en garde les gouvernements des plus grandes économies de la planète contre le risque pour le chômage d'un «désengagement précoce» des gigantesques plans de relance mis en place en début d'année.

Une fin trop rapide de ces plans pourrait rendre la reprise économique naissante «fragile et incomplète», estime l'OIT, selon laquelle 5 millions de personnes ayant actuellement un emploi risquent de le perdre «si des mesures appropriées ne sont pas adoptées ou poursuivies».

Par ailleurs, «un total de 43 millions de personnes actuellement au chômage risquent de verser dans le chômage longue durée ou de devenir inactif» sans ces mesures, a ajouté M. Torres, dont l'étude porte sur 51 pays pour lesquelles les statistiques sont disponibles parmi lesquels les États-Unis, la Chine, l'Union européenne, l'Inde, le Brésil, le Japon, le Canada ou encore l'Australie.

Le rapport indique également que, privés des plans de relance, les pays les plus riches pourraient ne pas retrouver «avant 2013» leur niveau d'emploi d'avant la crise.

Pour les pays émergents et en développement, le tableau est moins noir, avec une reprise de l'emploi prévue dans ces conditions à partir de 2010. Ils ne devraient toutefois pas retrouver leur niveau pré-crise avant 2011.

Des précédentes estimations de l'organisation publiées en septembre avaient établi que les mesures de protection sociale prises par le G20 depuis le début de la crise créeraient ou sauveraient «entre 7 et 11 millions d'emplois» dans ces pays.