Le géant canadien des télécommunications Rogers, dont la nouvelle direction vient d'entreprendre une réorganisation des activités, perd ses deux gros canons au Québec.

Le président pour le Québec et l'est du Canada, Jean Laporte, a quitté l'entreprise mercredi «pour poursuivre d'autres projets». Marc Blondeau, grand patron des Éditions Rogers, a lui aussi annoncé son départ et il laissera son bureau le 15 octobre.

Ces deux départs ne sont pas liés à la réorganisation en cours, a assuré hier la porte-parole de l'entreprise, Sylvie Charrette. Dans le cas de M. Laporte, «c'était sa décision d'aller faire autre chose», a-t-elle ajouté.

Jean Laporte est un ancien dirigeant de Microcell, dont les activités de téléphonie sans fil Fido ont été rachetées par Rogers en 2002. En raison de cette expérience, la rumeur l'envoie chez Quebecor qui s'apprête à lancer son service sans fil.

Un successeur à Jean Laporte pourrait être nommé dès aujourd'hui. Il aura lui aussi la responsabilité du Québec et de l'est du Canada, a fait savoir Sylvie Charrette.

Un successeur à Marc Blondeau?

La succession de Marc Blondeau aux Éditions Rogers n'est pas aussi certaine. «Je n'ai pas de détails à ce sujet», a dit la porte-parole. Rogers a annoncé plus tôt cette semaine l'élimination de 10 postes au sein de sa filiale Éditions, qui publie des titres comme L'actualité, Châtelaine, Maclean's et Canadian Business.

Le départ de Marc Blondeau, qui occupe le poste premier vice-président, publications grand public, et vice-président pour le Québec, n'est pas la conséquence de cette réduction d'effectif, a soutenu la porte-parole. M. Blondeau a quitté «pour des raisons personnelles», a-t-elle dit.

Marc Blondeau était passé chez Rogers en 2000, après avoir été patron de TVA pendant sept ans.

Sous l'impulsion d'une nouvelle équipe de direction, Rogers Communications a annoncé le 16 septembre une réorganisation de ses activités à l'échelle canadienne. Le but de l'exercice est d'adapter l'entreprise à un contexte concurrentiel changeant et de mieux servir la clientèle.

L'entreprise a intégré les activités de ses filiales câble et sans fil et a en créé une autre pour le développement des affaires.

Depuis cette annonce, des licenciements ont suivi aux Éditions Rogers, mais aussi chez les Blue Jays de Toronto, le club de baseball qui appartient à Rogers. Une vingtaine d'emplois liés aux ventes et au service à la clientèle des Blue Jays ont ainsi été licenciés.

Cette réorganisation n'a pas eu d'impact sur les activités au Québec et elle n'en aura probablement pas, a indiqué hier la porte-parole de l'entreprise. «Il n'y a rien qui change ici, où Rogers emploie 3200 personnes», a assuré Sylvie Charrette.

Rogers Communication emploie plus de 29 000 personnes au Canada. En 2008, l'entreprise a réalisé un profit de 1,2 milliard de dollars sur des revenus de 11,3 milliards. Plus de la moitié de ces revenus proviennent du sans-fil (54%), le reste étant généré par la câblodistribution (33%) et les médias (13%).

À mi-chemin de l'exercice en cours, Rogers affiche une augmentation de revenus de 4% et des profits en hausse de 6%. Hier, le titre a fini la journée à 29,05$, en baisse de 1,18$, ou 4%.