Après plusieurs mois difficiles, l'éditeur et imprimeur Transcontinental (T.TCL.A) commence à sortir la tête de l'eau.

« Pour la première fois cette année, nos résultats financiers connaissent une amélioration en regard de ceux de l'an dernier «, a déclaré hier le président et chef de la direction de l'entreprise montréalaise, François Olivier, au cours d'une téléconférence avec les analystes financiers.

Au troisième trimestre, terminé le 31 juillet, le bénéfice net ajusté de l'entreprise montréalaise, qui exclut la dépréciation d'actifs, les frais de restructuration et les variations inhabituelles de l'impôt sur les bénéfices, s'est élevé à 31,2 millions de dollars (39 cents par action), en hausse de 4 % par rapport aux 29,9 millions (37 cents par action) dégagés pendant la même période l'an dernier.

 

Les investisseurs ont bien réagi : l'action de Transcontinental a crû de 12,5 % hier, pour clôturer à 10,66 $, à la Bourse de Toronto.

Le bénéfice net a atteint 25,3 millions (31 cents par action), en baisse de 15,4 % par rapport aux 29,9 millions (37 cents par action) enregistrés un an plus tôt.

Le chiffre d'affaires du trimestre s'est établi à 533,1 millions, en baisse de 9 %. Les revenus du secteur de l'impression ont plongé de 14 %, alors que, du côté des médias, la baisse a été de 3,8 %. Les produits de la filiale des communications marketing ont quant à eux crû de 5,4 %.

Pour faire face à la chute de ses revenus, Transcontinental a supprimé environ 1750 postes depuis le début de l'année, dont la moitié aux États-Unis.

Au troisième trimestre, l'entreprise a enregistré des coûts de restructuration de 7,5 millions, pour un total de 66,3 millions depuis le début de l'exercice (en incluant la dépréciation d'actifs). Les compressions ont généré jusqu'ici des économies de 50 millions, un chiffre qui doit atteindre 75 millions d'ici la fin de l'exercice et 100 millions sur une base annualisée.

La situation restera tout de même difficile pour l'avenir prévisible : la détérioration du marché du publipostage tire à sa fin aux États-Unis, mais comme celui-ci dépend largement de l'industrie financière, toujours en difficulté, la reprise pourrait se faire attendre, a indiqué M. Olivier. Transcontinental tente de trouver de nouveaux clients dans d'autres secteurs, a-t-il relevé.

« De façon générale, la détérioration s'est arrêtée, mais nous ne voyons pas encore de progression importante «, a noté le PDG.

Outre le publipostage aux États-Unis, les revenus provenant de l'impression de produits marketing, de l'édition de magazines ainsi que de l'impression de magazines, de livres et de catalogues sont en baisse. Par contre, les activités de distribution et d'éditions d'ouvrages pédagogiques sont en croissance.

François Olivier a assuré que l'émergence de World Color Press n'avait pas eu d'impact sur le marché de l'impression jusqu'ici. En juillet, l'ancien Quebecor World s'est libéré de sa restructuration judiciaire avec une dette grandement allégée. M. Olivier a par ailleurs convenu que le secteur américain de l'imprimerie allait subir une nouvelle vague de consolidation au cours des prochaines années, mais il a laissé entendre que Transcontinental n'y participerait pas.

Le dirigeant a également dit voir d'un bon oeil que le quotidien La Presse demande des concessions à ses employés syndiqués afin de réduire de 13 millions ses coûts annuels. Transcontinental a construit une usine pour imprimer le journal montréalais, un investissement protégé par diverses clauses contractuelles, a soutenu M. Olivier.