L'économie du Canada a enregistré une croissance pour la première fois depuis 11 mois, en juin, signe encourageant que la première récession à avoir frappé le pays en près de deux décennies est terminée.

La croissance du produit intérieur brut (PIB) en juin, de 0,1 pour cent, est inférieure aux prévisions des analystes du secteur privé, qui s'attendaient à une hausse de 0,2 pour cent, tout comme l'a été le recul de 3,4 pour cent enregistré par le PIB au deuxième trimestre, sur une base annualisée.

De plus, Statistique Canada a revu à 6,1 pour cent le recul du PIB du premier trimestre, alors qu'il avait précédemment été évalué à 5,4 pour cent. Cela en fait non seulement le pire repli trimestriel depuis 1961, mais cela rend aussi les données trimestrielles et de juin légèrement moins impressionnantes, puisque leur point de départ est moins élevé.

Néanmoins, le ministre fédéral des Transports, John Baird, a accueilli avec satisfaction, lundi, la nouvelle de la première croissance en près d'un an, y voyant un signe de progrès, tout en prévenant que la reprise était «timide et fragile», et que des élections à cette période-ci constitueraient un risque pour l'économie.

M. Baird a jugé important que les dépenses qui sont actuellement faites par le fédéral dans les infrastructures ne soient pas interrompues.

«C'est et ça va continuer d'être une année difficile pour l'économie canadienne et l'économie mondiale», a déclaré le ministre à des journalistes, à Ottawa.

«Il serait irresponsable d'interrompre notre important travail économique avec une élection inutile», a-t-il ajouté.

Les économistes ont également exprimé des réserves quant aux perspectives d'avenir, bien que la plupart d'entre eux aient dit que le renversement de situation opéré en juin, de même que d'autres données déjà dévoilées au sujet de juillet, démontrent en effet que l'économie a commencé à prendre du mieux.

«La récession canadienne est finalement terminée», a affirmé l'économiste Krishen Rangasamy, de Marchés mondiaux CIBC.

«La bonne nouvelle est que le rendement (de l'économie) du Canada a cessé de diminuer (...) et avec la reprise des usines du secteur automobile en juillet, jumelée à la reconstitution des stocks des deux côtés du 49e parallèle, le Canada devrait connaître un important rebond au troisième trimestre (la présente période de juillet à septembre)», a-t-il ajouté.

En juin, les secteurs de l'extraction pétrolière et gazière, du commerce de gros ainsi que des agents et courtiers immobiliers ont contribué le plus à la croissance du PIB. Les activités du commerce de détail, de la finance et de l'administration publique ont également augmenté.

Par contre, les baisses du secteur de l'extraction de minerais métalliques, de la fabrication et, dans une moindre mesure, de la construction ont fait contrepoids.

La production des industries de services a grimpé de 0,4 pour cent en juin, sa plus forte progression depuis le début de l'année.

Les industries productrices de biens ont pour leur part affiché un déclin de 0,6 pour cent, mais ce recul était moins prononcé que ceux des sept mois précédents.

Le secteur de la fabrication a reculé de 0,7 pour cent en juin, tandis que le marché de la revente de maisons a rebondi avec un gain de 8,3 pour cent de l'activité des agents d'immeubles et des courtiers du secteur.

Le secteur de la construction a cependant perdu 0,5 pour cent pendant ce mois, essentiellement en raison d'une chute de 1,5 pour cent dans la construction de maison.

Pour le deuxième trimestre, les dépenses de consommation ont grimpé de 0,4 pour cent, a précisé Statistique Canada. Les dépenses de biens durables, en particulier les automobiles, ont progressé de 1,5 pour cent.

Les ventes de maison ont aussi gagné du terrain, stimulées par le marché de l'habitation, après cinq déclins trimestriels consécutifs.