Le groupe américain de médias Time Warner (twx) a annoncé mercredi un bénéfice net au deuxième trimestre en chute de 34,5% sur un an à 519 millions de dollars, maintenant toutefois ses prévisions pour l'année d'un bénéfice par action hors exceptionnels comparable à celui de 2008.

Le PDG Jeff Bewkes s'est dit «encouragé par les résultats opérationnels du trimestre et du premier semestre», réalisés dans une «économie difficile» marquée par la chute des revenus publicitaires.

Rapporté au nombre d'actions et ajusté des éléments exceptionnels, le bénéfice a largement dépassé les attentes à 45 cents, alors que les analystes n'en attendaient que 37.

Le chiffre d'affaires a toutefois été inférieur aux prévisions, à 6,8 milliards de dollars là où les analystes en attendait 6,97 milliards.

A périmètre constant (pour tenir compte de la scission du câblo-opérateur Time Warner Cable en début d'année), le chiffre d'affaires a reflué de 8,8%: le recul des résultats de l'édition (groupe Time, Inc.), chez la filiale internet AOL, promise à la scission en fin d'année, et dans les studios de cinéma (Warner Bros.) a dépassé la hausse des revenus des chaînes de télévision (CNN, HBO etc.).

Pour le portail internet AOL, dont l'entrée en Bourse est prévue en fin d'année, le chiffre d'affaires a chuté de 24% à 804 millions de dollars. La réorientation stratégique consistant à passer d'un modèle sur abonnement à un modèle de services gratuits financés par la publicité est particulièrement difficile dans le contexte actuel de crise économique: non seulement les recettes d'abonnement ont chuté de 27%, mais en outre les revenus publicitaires on chuté de 21%, à cause d'un recul généralisé dans tous les types d'espace.

La scission d'AOL doit mettre un point final à l'un des rapprochements les plus désastreux de l'histoire de l'économie moderne: en 2001, Time Warner avait racheté l'ancienne America On Line, au plus fort de la «bulle internet».

L'opération valorisait AOL 165 milliards de dollars, mais elle s'est avérée catastrophique pour le groupe, qui a dû déprécier massivement dans ses comptes la valeur d'AOL dès 2002 et l'éclatement de la bulle.

Dans la presse, une activité que certaines rumeurs promettent également à la cession, le chiffre d'affaires a chuté de 22% à 915 millions de dollars, sous le poids d'un effondrement de 26% de la publicité et d'un recul de 18% des abonnements, ce qui s'explique partiellement par un effet de change défavorable.

Le recul (-9%) a été plus limité dans les studios de cinéma, à 2,3 milliards de dollars, grâce notamment au succès en salle de la comédie «Very bad trip», mais les ventes sont restées médiocres pour les DVD et les produits dérivés.

Les chaînes de télévision sont les seules à afficher une hausse du chiffre d'affaires de 5% à 3 milliards de dollars, grâce à une progression des abonnements aux chaînes à péage, les recettes publicitaires accusant en revanche un recul de 3%, essentiellement à l'international.