Le Financial Times, notant une recrudescence de séquestrations de patrons français récemment, a publié jeudi quelques «trucs de survie» destinés à surmonter ce moment, recommandant notamment de «signer tout ce qu'on vous demande».

Dans ce vademecum en huit points mi-sérieux mi-drôle à destination des patrons -- humoristique selon un membre de la rédaction du FT joint par l'AFP --, le journal recommande de «réfléchir soigneusement» à l'endroit où ils rencontreront leurs employés, et d'éviter une usine destinée à la clôture.

«Mettez en réserve discrètement» sur les lieux «des vêtements de rechange, une brosse à dent, des lingettes», si possible un distributeur d'eau et quelques friandises. Il convient aussi de «programmer les numéros de téléphone de la famille», et, surtout «d'aller aux toilettes avant la réunion», afin d'éviter d'inutiles humiliations.

Le FT cite le philosophe Jean-Paul Sartre, qui jugeait dans les années 70 que c'était «un grand pas en avant quand le patron devait demander à ses employés l'autorisation d'aller pisser».

«Amenez des observateurs impartiaux», comme des médiateurs, «ne paniquez pas» car une fois gagnée l'attention de la presse, les séquestrations durent rarement plus d'un jour, conseille encore le journal. Il note que celles-ci restent rares, «dix en deux mois n'étant pas grand chose quand des centaines d'entreprises françaises suppriment des emplois et ferment des usines».

Enfin, «si vos ravisseurs deviennent désagréables, signez tout ce qu'ils veulent, les accords extorqués sous la contrainte n'étant pas valides aux yeux de la loi française», recommande le FT.

Fin avril notamment, deux dirigeants de l'équipementier automobile Molex de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) ont été séquestrés pendant 26 heures par des salariés, tandis que le siège parisien du patronat du gaz a été endommagé la semaine dernière, 74 personnes étant arrêtées ensuite.