La Chine ne manipule pas le cours de sa devise, mais le yuan, malgré les efforts de Pékin, reste sous-évalué, a estimé mercredi le département du Trésor américain dans son rapport semestriel sur le cours des devises des principaux partenaires économiques des États-Unis.

Le Trésor est arrivé à la conclusion qu'aucun des grands partenaires commerciaux des États-Unis n'a «manipulé ses taux de change dans le but d'éviter d'avoir à ajuster sa balance des paiements, ou pour obtenir indûment des avantages comparatifs».

Il explique son jugement sur la Chine par le fait que «les autorités chinoises ont redit en janvier 2009 leur engagement en faveur d'une plus grande flexibilité du taux de change» du yuan, que celui-ci s'est «apprécié de 16,6% en termes réels entre juin 2008 et fin février 2009», que le rythme d'accumulation des réserves de change chinoises semble ralentir et que «la Chine a mis en oeuvre un gros plan de relance budgétaire».

Le ministère réalise ainsi une volte-face par rapport à ce qu'avait déclaré son patron, le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner, en janvier.

Avant même d'être confirmé dans ses fonctions, M. Geithner avait déclaré que le président Barack Obama était d'avis «que la Chine manipule sa devise», provoquant une vive tension avec Pékin.

La Maison Blanche avait alors fait une mise au point, indiquant qu'il reviendrait au Trésor de trancher cette question dans son rapport semestriel.

Malgré tout, «le Trésor reste d'avis que le yuan est sous-évalué», ajoute justement ce document remis au Congrès.

Parlant sous le couvert de l'anonymat, un responsable du Trésor a indiqué à la presse que la Maison Blanche avait été consultée au moment de la rédaction de ce rapport. Il a a refusé de donner un marge de fluctuation entre le dollar et le yuan qui serait acceptable aux yeux du gouvernement américain.