Le moteur électrique mis au point par Hydro-Québec sera testé en Norvège par une filiale de Tata Motors qui en équipera une centaine de ses voitures.

Le moteur électrique mis au point par Hydro-Québec sera testé en Norvège par une filiale de Tata Motors qui en équipera une centaine de ses voitures.

C'est le plus important projet de l'année pour la filiale d'Hydro-Québec TM4, a fait savoir hier son président, Claude Dumas, en entrevue avec La Presse Affaires.

Miljo Innovasjon, filiale du constructeur automobile indien Tata Motors, mettra à l'essai dans un climat nordique la plus récente version du moteur électrique dérivé du moteur-roue mis au point par l'ingénieur Pierre Couture, de l'Institut de recherche d'Hydro-Québec.

Pour remplir la commande de Tata, TM4 devra investir un peu d'argent et augmenter son effectif actuel de 105 employés à Boucherville. C'est tout ce que Claude Dumas acceptera de révéler, lui qui est très discret sur les activités de son entreprise.

Trop discret peut-être, puisque beaucoup de gens pensent qu'Hydro-Québec a délaissé le moteur électrique et que TM4 est fermée. «C'est un choix que nous avons fait», reconnaît le président. Selon lui, à ses débuts, les activités de TM4 ont suscité tant d'attentes qu'il était nécessaire de ramener les choses à de plus justes proportions. «Certains croyaient qu'on allait rebâtir Detroit dans la vallée du Saint-Laurent», illustre-t-il.

Cela dit, Claude Dumas croit au potentiel de son nouveau produit, la troisième version du moteur électrique central qui a remplacé le moteur-roue. «Le marché nous dit que c'est un bon produit», dit-il.

Plus puissant, plus petit et moins cher à produire, ce moteur, dont le nom commercial est TM4 Motive, est aussi le premier à être conçu pour une large gamme de véhicules et non pour un client en particulier. Il peut être utilisé dans un véhicule tout électrique ou hybride.

En Norvège, le moteur de TM4 sera sous le capot des modèles Indica Vista, de Tata Motors, dont une version est actuellement en démonstration au Salon de l'auto de Montréal.

Selon Claude Dumas, malgré la baisse des prix du pétrole et la crise économique, les véhicules électriques restent la solution au problème de pollution générée par le transport. Ce n'est qu'une question de quelques années, selon lui, avant que les véhicules hybrides ou tout électriques cessent d'être des oiseaux rares dans les rues.

Mais ni le Canada ni le Québec ne seront à l'avant-garde dans ce secteur, selon lui. «Le marché canadien est trop petit», dit-il.

Une pile d'avenir

En plus de son moteur électrique, Hydro-Québec mise sur une nouvelle génération de pile au lithium-ion conçue et brevetée par ses chercheurs. La C-LifePO4, qui est actuellement mise à l'essai par la firme asiatique Pihsiang, est la pile de l'avenir, selon André Besner, chef Expertise, science des matériaux, à l'Institut de recherche d'Hydro-Québec.

Cette technologie plus propre que les batteries au lithium-ion de première génération a aussi d'autres avantages: la batterie peut être rechargée à la maison, dans une station de recharge à haute vitesse ou, encore, sur la route en l'échangeant contre une pile chargée, un peu comme on fait le plein d'une bonbonne de gaz propane pour le barbecue.

Les stations de recharge des batteries des voitures électriques ne sont plus seulement une vue de l'esprit. Hier, la firme californienne Better Place a annoncé qu'elle s'est entendue avec le gouvernement de l'Ontario pour mettre en place un réseau de stations de recharge dans la province.

L'Ontario veut que sa province produise des véhicules électriques pour redynamiser ce secteur de son économie actuellement en détresse. Better Place est une entreprise qui possède et loue les batteries aux propriétaires de véhicules électriques et qui en fait l'entretien.

L'entreprise américaine a déjà des ententes du même genre en Australie, au Danemark, en Israël et au Japon.

Avec Bloomberg