L'économie mondiale devrait traverser une récession en 2009 et les économies émergentes vont faire face au mieux à «un très fort ralentissement», prévoit l'assureur crédit Euler Hermes, qui voit un risque important peser sur leurs notes.

L'économie mondiale devrait traverser une récession en 2009 et les économies émergentes vont faire face au mieux à «un très fort ralentissement», prévoit l'assureur crédit Euler Hermes, qui voit un risque important peser sur leurs notes.

Le Groupe Euler Hermes ne s'attend qu'à une croissance mondiale de 1% cette année, a expliqué mardi le directeur du risque pays, David Atkinson, lors d'une conférence de presse.

Selon lui, cela équivaut à une récession planétaire, qu'il définit par une croissance mondiale de «moins de 2 à 3%».

Toutes les économies émergentes «vont traverser un très fort ralentissement et dans certains cas une récession», a-t-il insisté, ajoutant qu'Euler Hermes n'attend pas de reprise de l'économie mondiale avant fin 2009.

Les pays émergents font face à «un rapatriement massif des investissements étrangers», à une «baisse des exportations» et du «prix des matières premières», notamment les producteurs pétroliers comme la Russie ou les pays du Golfe.

Même les économies les plus résilientes «ont été touchées par l'assèchement des liquidités, la chute des marchés financiers et le fort réajustement des taux de change», précise Euler Hermes.

Euler Hermès table sur 2% de croissance pour l'Europe émergente en 2009, dont 1,5% pour la Russie et 1% pour la Turquie. En Asie émergente, l'assureur crédit anticipe une croissance de 5%, dont 7% pour la Chine et 5% pour l'Inde, 1,9% pour l'Amérique latine (dont 2,3% pour le Brésil) et 4,6% pour l'Afrique et le Moyen Orient.

Euler Hermes signale un important risque de dégradation de la notation des pays émergents à cause de la crise.

Depuis l'intensification de la crise financière à la mi-septembre, l'assureur crédit a abaissé les notes de la Hongrie, de la Roumanie, de la Bulgarie, de la Lituanie, du Guatemala et de la Jordanie au rang d'investissement à risque.

Celles de l'Islande, du Pakistan, de l'Argentine et du Vietnam l'ont été au rang de défaut de paiement.

L'Europe de l'Est est particulièrement vulnérable à la crise, même si «le pronostic à long terme pour ces pays est bon», a noté M. Atkinson.

La Turquie et les pays baltes font également partie des pays les plus fragilisés en Europe, aux côtés de du Pakistan, du Kazakhstan, de l'Indonésie et du Vietnam en Asie, de l'Argentine, l'Equateur et le Venezuela entre autres en Amérique du Sud.

En ce qui concerne la Russie, Euler Hermes remarque que les réserves de change ont chuté de plus de 25% depuis début août, et que «le rythme de ce déclin réprésente un risque» pour l'économie du pays, tout comme les turbulences politiques (Georgie, Ukraine).

En Turquie, le niveau élevé d'inflation (10%), l'importance du déficit budgétaire et la dépendance aux transferts de capitaux constituent des facteurs de vulnérabilité.

Euler Hermes note aussi que l'Inde a enregistré une rapide détérioration de son activité industrielle, une chute de ses marchés boursiers et de ses réserves de changes, ainsi qu'un déficit d'Etat important qui limite les marges d'action du gouvernement face à la crise, même si son secteur bancaire reste «relativement protégé».