Les travailleurs et employeurs québécois sont en désaccord sur les augmentations salariales moyennes à attendre en 2008, un clivage qui existe aussi entre les hommes et les femmes.

Les travailleurs et employeurs québécois sont en désaccord sur les augmentations salariales moyennes à attendre en 2008, un clivage qui existe aussi entre les hommes et les femmes.

Ce sont les deux constats qui ressortent d'un sondage réalisé auprès de 1003 travailleurs par la maison CROP du 16 au 26 août et d'une étude réalisée par huit cabinets en rémunération auprès des employeurs.

Les chiffres publiés jeudi par l'Ordre des conseillers en ressources humaines et en relations industrielles agréés du Québec (ORHRI) parlent d'eux-mêmes. Les employés s'attendent à recevoir 3,9% d'augmentation salariale moyenne en 2008. De leur côté, les employeurs québécois prévoient consentir des hausses de 3,1%.

La moyenne canadienne des augmentations salariales attendues par les employeurs en 2008 est de 3,5%.

Au Québec, la catégorie de travailleurs dont la rémunération devrait augmenter le plus est celle du personnel technique et administratif en technologies de l'information et des médias avec une hausse de 3,7%. Au bas de l'échelle, l'on retrouverait le personnel horaire syndiqué qui récolterait, tous secteurs confondus, une hausse de 2,7% selon les voeux des employeurs.

Un fossé hommes-femmes

Hommes et femmes n'ont pas les mêmes attentes face à leurs patrons, comme le note le sondage CROP. Ainsi, les hommes prédisent que leur chèque de paie croîtra de 4,4% l'année prochaine alors que les femmes croient qu'elles obtiendront 3,3%.

Comment expliquer cette différence ?

«Les attentes plus pessimistes des femmes ne semblent pas très loin de la réalité, souligne Alain Desgagné, président de l'ORHRI. En effet, dans le même sondage, on remarque que les femmes affirment avoir reçu 2,8% d'augmentation en 2007 et les hommes, 4%.»

M. Desgagné conclut que c'est une situation d'inégalité qui prévaut. «Cela démontre que, malgré les progrès accomplis, il reste encore du chemin à faire pour atteindre la parité entre les hommes et les femmes sur le marché du travail, et ce, tant en ce qui concerne le niveau de poste occupé que les conditions globales de travail.»

Pour le reste, le sondage réalisé pour l'ORHRI confirme que malgré son importance, l'argent ne fait pas systématiquement le bonheur.

Ainsi, 68% des travailleurs estiment que le travail doit apporter une satisfaction personnelle avant d'être une source de revenus.

Les répondants affirment aussi que les aspects les plus importants de leur vie professionnelle sont la conciliation avec la vie personnelle (34%) ainsi que le salaire et la possibilité d'être créatif (30%).

«Il est évident que le salaire demeure un élément important pour tous les travailleurs, soutient Alain Desgagné. Mais ces résultats montrent qu'au-delà du salaire, ils recherchent d'abord un milieu de travail où ils pourront préserver l'équilibre avec leur vie personnelle, mettre à profit leurs compétences et être reconnus par leur employeur.»

Le sondage CROP comporte une marge d'erreur de 3%, 19 fois sur 20.