Ceux qui croient que la prolifération d'algues bleues contaminera un jour tous les plans d'eau, rendant difficile l'accès à l'eau potable, peuvent dormir sur leurs deux oreilles.

Ceux qui croient que la prolifération d'algues bleues contaminera un jour tous les plans d'eau, rendant difficile l'accès à l'eau potable, peuvent dormir sur leurs deux oreilles.

Le procédé de traitement d'eau par osmose commercialisé par H2O Innovation [[|ticker sym='HEO'|]], de Ham-Nord, permet de contrer ce problème et bien d'autres.

Roch Gaulin, le directeur de l'usine, explique que la membrane de nano-filtration insérée au système de traitement d'eau bloque toutes les particules sauf celles d'H2O. Elle élimine ainsi tous les virus, les cyanobactéries et les risques de contamination à l'E. coli.

Malgré l'ingéniosité du procédé, H2O Innovation ne fait que très peu de ventes au Québec. En effet, 80 pour cent de son chiffre d'affaires est attribuable à l'exportation. Il faut dire que les règles sont beaucoup plus strictes ici qu'ailleurs lorsqu'il est question d'eau potable.

«Au Québec, il faut attendre au moins six mois chaque fois que nous effectuons une modification, aussi mineure soit-elle, à notre équipement. Ailleurs, ça fonctionne selon le principe installe-le et on te poursuit si ça ne marche pas», a expliqué M. Gaulin.

Le directeur estime qu'une centaine de municipalités québécoises ne répondent pas encore aux nouvelles normes de qualité de l'eau et doivent ainsi la faire bouillir avant de consommer. Il soutient que le gouvernement tarde à leur donner le budget et la latitude nécessaires pour régler le tir.

Il explique la position de Québec par le fait que l'eau douce est présente en grande quantité sur son territoire et il s'inquiète du sort qui est réservé à la population si on refuse de prévenir d'autres problèmes d'eau pouvant être reliés au réchauffement de la planète.

«En Floride, un système de traitement d'eau sur deux est muni de cette technologie. Ici, c'est un sur trente. J'ai peur qu'il y ait des choses plus graves que les algues bleues qui viennent contaminer nos plans d'eau», a-t-il ajouté.

Une solution humanitaire

Puisqu'il ne laisse passer que les molécules d'H2O, le système fabriqué à Ham-Nord peut transformer l'eau salée en eau potable. C'est donc dire que les pays côtiers africains ayant de la difficulté à approvisionner leur population en eau peuvent maintenant le faire.

Le Sénégal a déjà commandé deux stations mobiles et il a tellement aimé qu'il s'apprête à en acheter 2000 autres. «C'est toujours en négociation, mais c'est certain qu'un contrat comme celui-là ferait passer notre entreprise à un autre niveau.»

En constante progression

H2O Innovation compte présentement 57 employés, dont 26 à l'usine d'Ham-Nord. Les autres travailleurs oeuvrent au siège social de Québec, ainsi que dans les bureaux de vente de la Floride, de Winnipeg et de San Diego.

Le chiffre d'affaires de l'entreprise est de 15 millions $ pour 2007, une marque qui devrait être battue en 2008 puisque les commandes totalisent déjà 11,6 millions $ pour l'an prochain.

Moins d'un an après avoir acheté l'entreprise MSI de San Diego, H2O Innovation démontre maintenant de l'intérêt pour une autre usine américaine. Cette fois-ci, l'entreprise aimerait améliorer sa capacité de production en matière de traitement des eaux usées.

«On évalue à 53,2 milliards $ le marché de traitement des eaux potables et usées aux États-Unis d'ici 2019», a conclu Roch Gaulin.