Le Fonds monétaire international a annoncé mercredi un prêt d'une ampleur exceptionnelle au Bélarus, pays isolé politiquement mais lui aussi victime de la crise économique et financière mondiale.

Le Fonds monétaire international a annoncé mercredi un prêt d'une ampleur exceptionnelle au Bélarus, pays isolé politiquement mais lui aussi victime de la crise économique et financière mondiale.

Le FMI, sous réserve de l'approbation de son conseil d'administration qui devrait se réunir en janvier, va prêter environ 2,5 G$.

Ce montant est élevé étant donné la taille de l'économie du Bélarus, un pays comptant 9,7 millions d'habitants. Mais il reste proportionnellement moins élevé que celui accordé à la Lettonie le 23 décembre (2,35 G$, pour une économie environ trois fois plus petite).

«Les mesures courageuses que les autorités sont en train d'adopter justifient le niveau exceptionnel d'accès aux ressources du Fonds (...) et méritent le soutien de la communauté internationale», d'après le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn.

«Le Bélarus affronte une situation économique difficile», a souligné M. Strauss-Kahn, cité dans un communiqué, évoquant des «signes de surchauffe» après plusieurs années de croissance «impressionnante».

L'inflation y est élevée (15,3% en 2008, d'après les estimations du FMI), alors que les indicateurs d'activité sont en chute.

«Le Bélarus a aussi été durement atteint par la crise financière mondiale. Une évolution défavorable des termes de l'échange (le prix auquel le pays importe et exporte, ndlr), une demande des partenaires commerciaux en chute, et des difficultés à accéder aux marchés du commerce international et à d'autres financements extérieurs ont abouti à une contraction» de l'économie, d'après le dirigeant de l'institution internationale.

Cet accord n'est pas intervenu sans heurt, puisque le 15 novembre, le président Alexandre Loukachenko menaçait de quitter l'institution, estimant que si le FMI lui refusait un prêt, ce serait «une décision politique».

Parmi les mesures demandées à Minsk en échange de ce prêt figurent «un cadre de politique monétaire et de changes renforcé, une rigueur budgétaire à travers la baisse des investissements publics et des prêts dirigés que devaient faire les banques, et une stricte modération dans les salaires de la fonction publique».

M. Loukachenko, qualifié de «dernier dictateur d'Europe» par les Etats-Unis, est très réticent à s'ouvrir à l'Occident.

Le Bélarus était l'un des pays qui partait avec le plus d'atouts avec l'éclatement de l'URSS en 1991, mais ses structures économiques ont peu évolué depuis. Après avoir comme les autres anciennes républiques soviétiques entrepris d'aller vers l'économie de marché, il a ensuite préféré la voie de l'isolationnisme et du dirigisme.

Moins de 10% de l'activité économique bélarusse est actuellement générée par le secteur privé, selon la Banque mondiale, un taux qui contraste violemment avec celui des pays voisins, qui ont déjà intégré l'Union européenne ou visent à y entrer.

Le pays reste très largement tourné vers son partenaire historique, la Russie, dont l'économie a été touchée de plein fouet par la chute du prix des matières premières depuis l'été.