Une nouvelle vague de banques a bouclé des accords amiables avec les autorités américaines hier, Merrill Lynch (MER) et Goldman Sachs (GS) ainsi que l'Allemande Deutsche Bank, afin de solder les enquêtes dans l'affaire des obligations «ARS».

Une nouvelle vague de banques a bouclé des accords amiables avec les autorités américaines hier, Merrill Lynch [[|ticker sym='MER'|]] et Goldman Sachs [[|ticker sym='GS'|]] ainsi que l'Allemande Deutsche Bank, afin de solder les enquêtes dans l'affaire des obligations «ARS».

Cette affaire menace encore environ 25 établissements financiers.

Les services administratifs de l'État du Massachusetts ont annoncé un accord de principe avec Merrill Lynch, qui a été suivi quelques heures plus tard d'une conférence téléphonique avec le ministre de la Justice de l'État de New York pour annoncer trois accords formels: avec Merrill Lynch, Goldman Sachs et Deutsche Bank.

Selon les accords passés avec la Justice de New York, Merrill Lynch a accepté de payer 125 M$ US de dommages, Goldman Sachs 22,5 millions et Deutsche Bank 15 millions.

Les trois banques se sont engagées à racheter les obligations «ARS» de leurs clients, ce qui représente entre 10 et 12 G$ US pour Merrill Lynch, 1,5 milliard pour Goldman Sachs et 1 milliard pour Deutsche Bank, selon des chiffres donnés par le ministre de la Justice, Andrew Cuomo.

Ces rachats auront lieu sur un calendrier relativement resserré: entre le 1er octobre 2008 et le 2 janvier 2009 pour Merrill Lynch, d'ici au 12 novembre pour Goldman Sachs, et dans les 90 jours pour Deutsche Bank.

Ces trois établissements financiers viennent grossir les rangs des banques s'étant pliées à des accords depuis le début du mois pour se sortir d'une affaire potentiellement nuisible à leur image, déjà écorchée par la crise financière.

Leur empressement est aussi une victoire pour les autorités américaines, qui ont entamé leurs enquêtes fin juillet seulement sur une trentaine d'établissements financiers ayant opéré sur le marché des «ARS».

Les obligations «ARS» (pour Auction Rate Securities) sont des produits financiers de long terme qui ont été vendus par les banques comme des placements de court terme en pouvant être cédés via un taux d'intérêt fixé aux enchères. Ces placements ont vu leur valeur s'effondrer depuis février, sur fond de la crise financière généralisée.

Plusieurs dizaines de milliers de clients, privés et institutionnels, se sont retrouvés dans l'impossibilité de récupérer leur mise. Selon des estimations de marché, quelque 200 milliards de dollars en placements «ARS» sont encore immobilisés sur les marchés.

À ce jour, les banques américaines Citigroup [[|ticker sym='C'|]], JPMorgan [[|ticker sym='JPM'|]], Morgan Stanley et Wachovia [[|ticker sym='WB'|]] ainsi que la banque suisse UBS [[|ticker sym='UBS'|]] ont accepté de racheter plus de 45 milliards de dollars d'«ARS» et de payer chacune des dommages allant jusqu'à 150 millions de dollars.

M. Cuomo a salué hier «le travail extraordinaire des équipes» d'enquêteurs, répétant que la priorité pour lui est la rapidité des remboursements faits aux investisseurs. «Ce que veulent les gens, c'est récupérer leur argent demain», a-t-il martelé.

À ce titre, le ministre a épinglé Merrill Lynch, qui se singularisait jusqu'ici dans cette affaire en ayant proposé de son propre chef, il y a deux semaines, de racheter les «ARS» de ses clients entre le 15 janvier 2009 et le 15 janvier 2010, et sans passer par un accord avec les autorités américaines.