Des aciéristes chinois, qui sont les plus gros acheteurs de minerai de fer au monde, et le gouvernement de Pékin étudient la possibilité de faire une offre de rachat conjointe pour Rio Tinto Group de manière à faire échec à la proposition de 134 milliards US de BHP Billiton.

Des aciéristes chinois, qui sont les plus gros acheteurs de minerai de fer au monde, et le gouvernement de Pékin étudient la possibilité de faire une offre de rachat conjointe pour Rio Tinto Group de manière à faire échec à la proposition de 134 milliards US de BHP Billiton.

«C'est une question qui fait l'objet de discussions par les plus hauts dirigeants», a indiqué Chen Hanyu, directeur du bureau des ressources de Shougang Corp., de Pékin, qui vient au 9e rang parmi les aciéristes chinois.

Des membres de l'Association du fer et de l'acier de Chinois ont eu des pourparlers, a reconnu Qi Xiangdong, vice-président de l'Association.

Les aciéristes souhaitent bloquer l'offre de BHP parce qu'une telle transaction pour mettre la main sur Rio fournirait à la plus grande société minière au monde le contrôle de près de la moitié du marché asiatique du minerai de fer.

Le titre de Rio se transige avec une prime de 13% sur l'offre, toute en actions, de BHP, ce qui indique que les investisseurs s'attendent à une surenchère.

Toute acquisition par la Chine ferait paraître très modeste l'offre de 18,5 milliards US pour Unocal Corp., offre qui fut rejeté par les législateurs américains en 2005.

«Il existe des raisons stratégiques évidentes expliquant pourquoi les Chinois songent à une offre», indique Angus Gluskie, qui participe à la gestion de l'équivalent de 500 millions US au sein de White Funds Management, y compris des actions de Rio et de BHP, à Sydney.

Le nouveau gouvernement du Parti travailliste d'Australie pourrait s'opposer à une telle transaction, ajoute-t-il.

Le titre Baoshan Iron & Steel Co., division du plus important aciériste chinois dont l'action est inscrite en Bourse, grimpait de 77 yuans, ou de 5,2%, à 1553 yuans, hier à la clôture des marchés à Shanghai.

Rio, dont le siège est à Londres et qui est au 3e rang mondial des compagnies minières, a vu son titre s'apprécier de près de 1% hier. Sept des huit autres titres figurant dans l'indice Europe Metals & Mining de Bloomberg étaient en baisse.

La Chine cherche partout dans le monde pour obtenir des ressources. Ainsi, Aluminum Corp. of China a acquis Peru Copper au prix de 860 millions US en août, Anshan Iron & Steel Group a consenti en septembre dernier à verser 1,6 milliard US pour former une coentreprise dans le secteur du minerai de fer en Australie, et l'an dernier, Cnooc a dépensé 2,7 milliards US pour acheter des champs pétrolifères au Nigeria.

Une offre «serait passablement positive pour les aciéristes chinois», commente Yan Ji, un gestionnaire de patrimoine de HSBC Jintrust Fund Management, à Shanghai.

«Le contrôle des coûts des matières premières s'avère quelque chose de sensé», ajoute-t-il.

«S'ils s'unissent, les aciéristes chinois sont capables de faire une telle offre», soutient Lu Yizhen, qui participe à la gestion de 640 M$ US chez Citic Prudential Fund Management, à Shanghai.