Les marchés nord-américains ont encaissé une sévère gifle et les principaux indices ont perdu plus de 4% de leur valeur hier. Le TSX a mis le genou au sol avec un recul de 5,32%, portant l'indice à 8922,57 points, un niveau jamais vu depuis octobre 2004.

Les marchés nord-américains ont encaissé une sévère gifle et les principaux indices ont perdu plus de 4% de leur valeur hier. Le TSX a mis le genou au sol avec un recul de 5,32%, portant l'indice à 8922,57 points, un niveau jamais vu depuis octobre 2004.

Le dollar canadien, frappé de plein fouet par la baisse du prix du pétrole et par le mouvement généralisé vers le billet vert, a subi la plus forte chute de son histoire en valeur absolue. Il ne valait plus que 80,81 cents US à la fermeture, une baisse de 2,77 cents.

Aux États-Unis, le Dow Jones a perdu plus de 411 points. Le score de 8282,66 points représente une perte de 4,73% par rapport à la fermeture précédente.

La plupart des sociétés sont sorties amochées de la journée au New York Stock Exchange. Pour chaque titre qui a grimpé, 15 ont reculé. C'est trois fois plus que la veille.

L'avertissement du géant américain de l'électronique Best Buy, qui a évoqué un ralentissement «digne d'un séisme» et «le plus difficile climat d'affaires que nous ayons vu», a eu l'effet d'un bon crochet de la droite sur les marchés.

«Il est difficile de s'échapper du flot des nouvelles négatives, a dit le directeur d'une firme d'investissement new-yorkaise à l'agence Bloomberg. Les prévisions de Best Buy sont un nouveau signe de la retraite des consommateurs et les dépenses qui ralentissent très, très rapidement.»

«Peut-être que les gens commencent à voir ce qu'ils ne croyaient pas, que la crise financière allait se transmettre à l'économie de tous les jours, note Denis Durand, associé principal chez Jarislowsky Fraser. Et aux États-Unis, les gens voient que c'est pire que ce qu'on pensait.»

Les financières écopent

Le sous-indice des financières du S&P500 est tombé à son niveau le plus bas depuis 12 ans, notamment en raison des changements apportés au plan Paulson.

Le secrétaire au Trésor des États-Unis a annoncé que son plan de sauvetage de la finance américaine ne comprendra plus le rachat d'hypothèques à haut risque. Le plan se concentrera plutôt sur la relance du crédit à la consommation.

Le S&P500 a aussi passé la journée sur la défensive, perdant plus de 5,19% de sa valeur, à 852,30 points.

Le NASDAQ a perdu 81,69 points, ou 5,17%, pour finir la journée à 1499,21 points, son plus bas niveau depuis plus de cinq ans.

Le pétrole en reperd

À New York, le baril de light sweet crude a perdu 3,17$US pour finir sa dure journée à 56,16$US. À Londres, le baril de Brent a fait un pas de plus vers les 50$US. Il a perdu plus de 6% pour s'échanger à 52,35$US à la fermeture.

«La demande de pétrole inquiète beaucoup les marchés, explique Mathieu D'Anjou, économiste principal pour Desjardins. On sentait depuis un certain temps qu'elle ralentissait beaucoup. Alors qu'on parle de plus en plus de récession, ces craintes continuent à faire baisser le prix du baril.»

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a déjà diminué de 1,5 million de barils sa production quotidienne le mois dernier, «un geste significatif qui n'a pas réussi à renverser la tendance», rappelle M. D'Anjou.

Desjardins prévoit une autre baisse de production de l'OPEP en décembre, mais l'effet pourrait ne se faire ressentir qu'à moyen terme durant l'année 2009. «À court terme, les prix peuvent toujours baisser, dit Mathieu d'Anjou. Mais on ne pense pas que ce sont des prix qui sont soutenables.»