Air Canada (T.AC.B) n'encaissera pas sans réagir les délais de livraison du nouveau Boeing 787, le Dreamliner.

Air Canada [[|ticker sym='T.AC.B'|]] n'encaissera pas sans réagir les délais de livraison du nouveau Boeing 787, le Dreamliner.

«Comme cela se fait normalement dans ce type de situation, nous allons chercher à obtenir des compensations de la part de Boeing», a déclaré le président et chef de la direction d'Air Canada, Montie Brewer, au cours d'une téléconférence organisée jeudi pour commenter les résultats du premier trimestre du transporteur.

Air Canada s'est d'ailleurs assez bien débrouillée pendant ce trimestre en dépit de l'envol vertigineux des prix du carburant: le transporteur a enregistré une perte d'exploitation de 12 millions de dollars (avant une provision spéciale liée à une enquête internationale sur une collusion dans le domaine du fret), comparativement à une perte d'exploitation de 78 millions au premier trimestre de l'exercice précédent.

Mais pour poursuivre sa lutte contre les prix du carburant, Air Canada comptait sur les nouveaux Boeing 787, des appareils particulièrement peu gourmands. Le transporteur a passé auprès de Boeing une commande ferme pour 37 de ces appareils et des options pour 23 appareils de plus.

Le premier appareil devait être livré en 2010. Or, Boeing a connu une série de déboires, notamment avec ses fournisseurs, et a dû reporter les livraisons.

«Les délais sont de 24 à 30 mois, a déploré M. Brewer. Nous ne recevrons le premier appareil qu'en janvier 2012.»

Il a indiqué qu'Air Canada devra se débrouiller autrement pour réduire sa consommation de carburant.

«Au moins, nous avons fait l'acquisition de Boeing 777, alors que la plupart des autres transporteurs nord-américains ont de vieux appareils moins efficaces», a déclaré le grand patron d'Air Canada.

Le transporteur a déjà reçu 13 des 18 appareils 777 commandés. M. Brewer a affirmé que l'utilisation d'appareils Boeing 777 et Embraer 175 et 190 avait justement contribué à réduire les coûts d'Air Canada au premier trimestre, en dépit de la flambée du prix du carburant. Cette flambée a gonflé la facture de carburant du transporteur de 130 M$ pour le trimestre.

«Nous sommes l'une des rares compagnies aériennes dans le monde à s'en être aussi bien tirées», a soutenu M. Brewer.

Les revenus d'Air Canada ont augmenté de près de 7,4% pour atteindre plus de 2,7 milliards au premier trimestre de 2008, grâce notamment à une croissance du trafic et des revenus par passagers.

La perte d'exploitation de 12 millions (avant la provision spéciale) a agréablement surpris les analystes.

«Air Canada a déclaré une perte de 62 cents par action, en baisse de 8,7% par rapport à la même période de l'année dernière, a indiqué Fadi Chamoun, de la firme UBS. Nous nous attendions à une perte de 81 cents alors que le consensus s'établissait à une perte de 76 cents.»

Air Canada a inscrit une provision spéciale de 125 millions au premier trimestre pour faire face aux enquêtes internationales sur des pratiques de tarification du transport du fret qui seraient peut-être anticoncurrentielles.

La Commission européenne soupçonne notamment Air Canada d'avoir formé un cartel avec d'autres grands transporteurs pour fixer les tarifs de fret.

Le transporteur canadien s'est également montré prudent en ce qui concerne les perspectives pour le reste de 2008. Air Canada prévoit maintenant une croissance de sa capacité de 1 à 2,5%, alors qu'il y a quelques mois, elle prévoyait encore une croissance de 2,5 à 4%.

Le titre du transporteur a gagné 5 cents pour clôturer à 8,09$ jeudi à Toronto.